Cette fois, il est bien difficile de conserver son humour, de prendre du recul, j'ai juste envie de hurler: ASSEZ!!
Depuis des semaines les voyageurs de la ligne D subissent les pannes, usures de matériel, retards, incidents, chutes de feuille, pluie, j'en passe et des meilleures. Les incidents sont devenus la norme, un traffic normal l'exception.
Jeudi 25 novembre, Sainte Catherine..., nous avons attendu 40 minutes sur le quai en
regardant passer les trains, des TER qui avaient sans doute été aiguillés execptionnellement sur notre voie. Pas de train pour Paris. Une alerte d'urgence à Gare de Lyon d'après
ce que j'ai compris. Qui peut expliquer la signification exacte?
Je m'indigne! Moi aussi, je tire une sonnette d'alarme, les voyageurs craquent, sont fatigués, stréssés, épuisés avant même d'arriver au travail (peut on encore travailller correctement?), vidés en rentrant chez eux, (peut-on encore être disponibles pour nos enfants?)
Vendredi 26 novembre, vers 17h30, les voyageurs, attendant une nouvelle rame, affichent un regard résigné après cette semaine éprouvante. Mais voilà c'était la fin de la semaine et ils allaient pouvoir récupérer ce week end. Lorsque la rame stationna sur la voie, une grande clameur de protestation explosa ...Notre peine n'était pas encore terminée. Un des wagons était condamné, portes closes! Interdit de monter dans ce wagon vide qui les narguait, tous se précipitèrent alors en direction du wagon disponible le plus proche. Imaginez: remplir un seul wagon avec un nombre de voyageurs équivalent à deux! S'ensuivit une bousculade, que dis-je, un écrabouillage d'épaules, de pieds, de mains, de sacs arrachés, de cheveux accrochés... Et bien oui tout le monde espérait monter dans le wagon, c'était légitime après tout. La sonnerie de fermeture des portes retentit bientôt. La protestation s'amplifia... on pouvait au moins attendre que les voyageurs puissent se répartir dans d'autres wagons!! Non?
Ce voyage fut INSUPPORTABLE voire douloureux ...Les mots, attrapés au vol, rebondissaient d'une personne à l'autre : "wagons à bestiaux," serrés comme des sardines", "c'est pas humain","y en a marre, on nous prend vraiment pour des cons!", "on n'est pas des animaux"...
Mais je me demande si nous ne sommes pas devenus seulement des numéros!
Les quelques flocons de neige qui ont volé dans l'air glacé cet après midi, me réchauffait le coeur à déafut du corps. C'était beau, tout simplement, une douceur dans ce monde de brutes. Vont-ils se tranformer en une tempète sibérienne, lundi matin?
A présent nous sommes en danger, nous allons entamer notre capital de tolérance et d'énergie,
On pourrait déclarer deux espèces en danger:
Les voyageurs des transoprts en commun et les transports en commun eux mêmes
On les accuse de tous les maux. Et pourtant, ces transports sont essentiels pour la vie en collectivité, pour la société humaine, pour protéger la planète. On les
néglige, ils sont laissés à l'abandon, ni entretenus, ...même plus de nettoyeuse pour rammasser les feuilles!!
On automatise à gogo. L'humain n'a plus sa place... nous non plus apparemment.
On n'est pas loin du scandale... au prix où l'on paye la carte navigo, navi-con, oui!!