Il fût un temps où je festoyais jusqu'aux petites heures du matin le vendredi, dormais à peine quelques heures, allais travailler le samedi, retournais festoyer le soir venu et passais mon dimanche allongée sur le divan, à boire du jus d'orange, dormir et regarder ciné-famille. Ça, c'était avant Bébé fille, évidemment.
Maintenant, preuves à l'appui, je peux affirmer que fêter jusqu'aux petites heures du matin est extrêmement nocif pour ma santé. Le mal de tête, le coeur dans la flotte et la fatigue musculaire que je trimballe avec moi depuis deux jours peuvent en témoigner. J'ai fêté Noël avant le temps au party d'employés de l'amoureux et me suis couchée beaucoup trop tard pour mon petit corps. Vous l'aurez deviné, Bébé fille n'a aucune pitié pour ce genre de laisser-aller.
Alors que je m'étais couchée vers 3h30 dans la nuit de samedi, Bébé fille, qui dort généralement jusqu'à 7h30 le week-end, était fraîche et dispose pour débuter son dimanche matin à 6h30. Dans l'état où j'étais, cette heure de sommeil de moins représentait une catastrophe nucléaire ayant pour résultat une migraine terrible.
6h30, du mascara sous les yeux, me voilà donc debout. Heureusement, j'ai un allié de taille: le DVD Bébé Einstein à la ferme. Que je fais jouer deux fois plutôt qu'une, vu l'urgence de la situation. J'en profite pour m'allonger sur le divan dans l'espoir de me reposer un peu. Je somnole parmi les bruits d'animaux de la ferme quand soudain, une grande ombre surgie dans le salon et vient s'allonger à mes côtés. L'amoureux. Qui se colle sur moi. J'ai chaud. Il se colle encore plus. Je sais très bien d'où vient cette subite montée affectueuse et mon cerveau douloureux se met en mode panique. Je ne survivrai pas à ça, je le sens bien.
- Moi: L'amoureux, laisse-moi dormir, je suis vraiment brûlée.
- L'amoureux: Tu peux continuer à dormir, je vais faire ça doucement.
- Moi: C'est parce que j'ai vraiment chaud.
- L'amoureux: Mmmm. C'est moi qui te fais cet effet-là?
- Moi: Arrête, je t'ai dit que je veux dormir, j'ai la tête qui veut exploser.
- L'amoureux: Je vais te faire partir ça, ce petit mal de tête.
- Moi: Je pense pas que de me faire secouer comme une laveuse en mode essorage soit la meilleure façon de faire passer mon mal de tête. Va plutôt me chercher des comprimés au dépanneur.
- L'amoureux: Après. Là, je veux mon bonbon.
- Moi: Et moi, je veux dormir, bon. Fin de la discussion, merci d'enlever tes mains de là.
- L'amoureux: Pffff. Dire qu'il fût un temps où tu étais pratiquement nymphomane.
- Moi: Ben, c'était avant Bébé fille. Tu voudrais quand même pas que j'inculque des valeurs de sexe débridé à notre fille.
- L'amoureux (tentant le tout pour le tout): Allez, on va faire un petit frère pour Bébé fille.
- Moi: C'est ton meilleur argument ça?
- L'amoureux (séducteur): Imagine, tu vas avoir une belle grosse bedaine, la poitrine qui va avec et un beau bébé tout neuf à la fin.
- Moi: Ça va, je passe mon tour pour cette fois-ci. Je me sens justement comme au 2e mois de grossesse avec l'envie irrépressible de dormir et de vomir ma vie. Vraiment, les phrases érotiques, c'est pas ton fort.
Et je m'en suis tirée avec un infaillible «je pense que je vais être malade» en courant vers la salle de bain.