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De la femme au travail...

Publié le 30 novembre 2010 par Valou94
De la femme au travail...Hello mes petits clous !!
En pleine séance de recentrage sur mes priorités, je suis (maitre Yoda, sors de ce corps).
J’ai appris ça lors de ma dernière formation professionnelle, sur le thème de « manager au féminin ». Sous-titre : « poser les bases d’une carrière réussie ».
Ah ben ça tombe bien, dans mon cas les bases sont déjà là, on va dire (j’espère), mais un peu de ciment ne peut pas faire de mal.
Après avoir dépassé les réticences d’usage telles que « non mais on est tous égaux, non ? Pourquoi une formation pour les femmes? Et pourquoi pas une pour les blacks, je trouverai ça aussi choquant moi » exprimées brut de fonderie par l’homme dans toute sa splendeur, et après lui avoir fait reconnaitre que oui, mais non, parce que quand même il EXISTE des différences entre les hommes et les femmes et que égalité ne veut pas dire uniformité, j’ai donc pu rentrer pleinement dans le sujet en toute quiétude ou presque.
C’était passionnant, car le but entièrement avoué de la formation était de connaitre et exploiter les différences homme/femme dans un environnement professionnel encore en grande partie basé sur des codes masculins.
J’ai donc passé une journée entière enfermée avec une quinzaine de mes semblables. Semblables, elles l’étaient bien plus qu’on ne peut l’imaginer ; toutes sorties du même moule, passées par les même cursus, avec les même responsabilités… Et donc, toutes avec à peu près le même look, le même état d’esprit (voilà déjà le premier coup au moral que tu prends en constatant de visu ton absence totale d’originalité).
Nous avons du naviguer serré, menées d’une main de maitre par une formatrice plus que compétente, pour éviter de nombreux écueils, dont celui de la thérapie de groupe, à base de phrases échappées telles que « non mais, les hommes, sans vouloir généraliser, c’est tous des égoïstes », ou bien celui de la déprime (« mais finalement, on a quoi de bien, nous ? » exprimé d’un air désabusé après quelques heures de prise de conscience pas forcément facile du monde cruel et masculin qui nous entoure).
On a appris plein de statistiques intéressantes que je ne vous recopierai pas là parce que c’est un peu indigeste (mais en gros, les hommes, sans vouloir généraliser, restent lâchement attachés à leurs petits sièges de directeurs, alors que faudrait pas oublier que plus les femmes sont nombreuses dans une entreprise, mieux celle-ci performe) (oui, on utilise des mots comme performe, dans le management). La diversité EST un atout.
Après cette entrée en matière, gonflées d’un orgueil tout neuf (80% des décisions d’achat, on pèse, quand même… ahahah les hommes avec leur petit 20% ils sont rikikis !!!), on a concentré nos travaux sur 3 points essentiels.
  1. La femme est multiple
Si. Dingue.
On a appris qu’on ne pouvait généralement pas mener, comme on le voudrait, tout en même temps, une journée n’étant composée que de 24 heures, même les années bissextiles. Les femmes sont (statistiquement, hein, on ne parle ici QUE de statistiques) ambitieuses sur tous les fronts en même temps. Le résultat final est que nous culpabilisons en permanence de ne pas tout faire bien, ce qui est idiot (bien que dire ça ne résout pas le problème, bien sûr), idiot parce qu’en fait on ne peut pas tout faire.
Or, il est possible de décaler ou d’étaler dans le temps de manière consciente certaines activités (professionnelles, familiales, personnelles). Faute de le faire en toute conscience, la vie s’en chargera de toute façon (du fait que, pour rappel, une journée n’est composée que de 24h. Oui je sais, la réalité est difficile, exprimée comme ça).
En gros, il est recommandé de se faire un plan de carrière/familial/personnel, qui prenne en compte les cycles de vie d’une carrière féminine (de la vingtaine, toutes fraiches sorties d’école où on ne se pose même pas la question d’égalité face aux hommes, parce que le féminisme pour nous c’est une notion pour laquelle nos mères se sont battues et qui nous semble acquise, à la trentaine et la prise de conscience parfois douloureuse qu’en fait ce n’est pas le cas, l’âge venant et les enfants arrivants, et enfin à la quarantaine, et notre réaction post-trauma, qui se fait soit dans l’affirmation de soi parfois surdimensionnée, soit dans le renoncement - je crois pouvoir dire que je suis entre la phase 2 et la phase 3, pour ma part).
2) La femme ne sait pas se vendre
Nous les femmes (nous le charme), on a un peu trop tendance à croire que nos actions parlent pour nous. Donc on fait bien notre travail, comme on a appris à le faire à l’école, hop, dis, j’ai une bonne note ? Et hop, on voit les promotions nous passer sous le nez au profit d’hommes peut être moins performants objectivement, mais qui l’ouvrent plus.
Trop injuste ?
Sans doute, mais c’est comme ça, et il faut bien faire avec. Tout le propos est d’apprendre à maitriser ce qui se dit sur son compte, et ce qu’on veut qu’on retienne de nous. La phrase que je retiens le plus est « on a plus facilement ce qu’on demande que ce qu’on mérite ». Il ne faut pas hésiter à demander, car personne mieux que nous même ne sait ce qui est bon pour nous. Oui, mis en mot, ça parait bête, mais la femme aimerait que l’on devine exactement ce qu’elle veut en permanence, or les hommes ne fonctionnent pas du tout comme ça.
Pour ça, il faut savoir ce qu’on veut et quoi demander, et donc avoir un discours préparé, percutant, assuré, positif, et répété pour savoir nous mettre en avant. Répété, car 90% de la communication est dans le non verbal. Faire savoir, plutôt que savoir faire (tout est à nuancer, bien sûr, le savoir faire est aussi essentiel; mais les femmes savent généralement faire, le problème n'est pas là).
Mesdames, il faut arrêter de fuir les situations qui nous semblent gênantes (croiser le grand patron dans l’ascenseur, être placée à table à côté d’un responsable des ressources humaines), pour au contraire en tirer parti en se faisant mousser. Pas de honte, il parait qu’on a de la marge avant de basculer dans le too much, vu d’où on part. Surtout moi. La discrète, on m’appelle. Bannissez le mot "petit" de votre vocabulaire. J'ai fait un PETIT projet, j'ai PAS TROP MAL réussi. Non. Arrêtez de placer la barre trop haute.
3) La femme croit qu’entretenir un réseau professionnel, c’est sale
Texto. Le mot « sale » a été lâché lors de la formation.
Ceci, parce que les femmes ont tendance à prendre tout très (trop ?) à cœur, y compris les relations professionnelles, et qu’elles investissent donc ces relations à un niveau émotionnel parfois inapproprié.
Il est difficile pour nous de n’avoir que des relations de travail, de ce fait, nous avons l’impression qu’avoir et entretenir un réseau, c’est une manière honteuse d’utiliser les gens pour des objectifs propres, car on a du mal à maintenir ces relations sur un plan non personnel.
C’est une grande force, très certainement (et celà participe à mon avis beaucoup à l'amélioration des performances dans les entreprises plus féminisées). Mais cela dessert beaucoup notre évolution professionnelle, sachant que 60% des emplois passent par les réseaux.
Les femmes ont donc tout intérêt à passer outre ces réticences, à oublier les notions sous-tendantes de copinage et de piston, et à networker (oui, on utilise aussi des termes comme networker, dans le management). Comprendre, il faut faire marcher son réseau, rencontrer des gens, et leur faire passer des messages, messages qu’on a préparé dans notre plan de communication personnel (voir point 2 ci-dessus).
Le réseau est à entretenir, avant d’en avoir besoin, en considérant que c’est pleinement une activité professionnelle.
Vous conseillez. Ou on vous conseille.
Le but est de rester visibles en permanence, et que les gens vous aient en tête, avec l’image que vous voudrez leur donner de vous.
Tout ça, car finalement, la réalité n’est pas dans ce qu'on est, mais dans la manière dont les gens nous perçoivent.
En conclusion, j’ai du beaucoup résumer, parfois de manière très abrupte, des points qui méritent d’être développés plus largement, mais je trouve que c'est intéressant de partager cette expérience avec vous. De là à dire que j'ai réellement appris quelque chose, je n'en suis pas sûre. J'ai plutôt mis des mots sur des situations que je connaissais sans les avoir formalisées, et je me suis aussi aperçue que les problèmes que je rencontrais n'étaient pas forcéement liés à ma personnalité (le manque de confiance en soi, la discrétion...) mais partagés par une majorité de femmes.
Et vous, les femmes, vous vous reconnaissez là dedans?
A bientôt mes petits clous!

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