Laurence Werner David | Aléas

Publié le 30 novembre 2010 par Angèle Paoli
«  Poésie d'un jour
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Ph., G.AdC ALÉAS

Les marges
qu’on laisse
traînent d’eau
à la ronde en ciel

noir de gris
ces quelques pleurs
que tu ne vois pas
entrer à l’aube
pour je ne sais quand
je ne sais quelle
marée de quadrature
qui disent non au soleil
qui soupirent à la lune

sur nous :
influente moirure ?
estoc où la coque coule ?
ou bien est-ce le regel convulsif
qui sans étreinte
voit revenir sur lui
comme un grillage le fleuve
désormais assoupi ?

Les marges qu’on laisse
au cas où
Détachons-les de l’air humide
Portons-les en deuil en haine
ou en pitié qu’importe la hauteur
où elles se serrent
Usons-les toutes, de suite
Dépouillons leurs patientes pénombres

Derrière
la mine d’eau
Nous, impératifs et secs de raison
siégeons aujourd’hui
aux péninsules côté traverse
sans apprêts
terres mères infuses
où la solide moiteur faillit nous enduire
croupis comme la marge fut longue à être
au centre
et l’autre ― celle « au cas-où »,
longue à sombrer par le fond

Serons-nous ceux-là
à laisser tout abîme en place
alors vraiment proche du présent ?
Ou tout est-il arrangement de l’âme
Jusqu’à l’impulsion de la nostalgie ?


Laurence Werner David, Éperdu par les figures du vent, Obsidiane, 1999, pp. 34-35. Prix de la Vocation 1999.



■ Voir/écouter aussi ▼

→ (dans le N° 2 de la revue de littérature Secousse, Éditions Obsidiane, novembre 2010) Laurence Werner David | Cavaliers de la nuit [fichier PDF]



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