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Journal d'une âme : Je vous salue, Marie (2-12-2010)

Publié le 02 décembre 2010 par Manus

Journal d'une âme : Je vous salue, Marie (2-12-2010)                                        La Pietà de Michel-Ange.

Je découvre la Vierge Marie avec un regard neuf : ainsi, il m’arrive, à n’importe quelle heure, de commencer à l'invoquer.

Ce faisant, pour me mettre en sa présence, je récite doucement le « Je-vous-salue-Marie », cette prière connue depuis toujours, mais jamais réellement entendue, comprise par moi.

Je mets un temps fou à la réciter ; il m’arrive même de ne rester que sur la première phrase, qui, prononcée à de nombreuses reprises, me procure pour le restant de la journée, cette émotion vive par le lien qu’elle engendre.

La lenteur avec laquelle je détache chacun de ces mots produit un sentiment doux et fleuri à l’âme.  C’est comme si avant de passer à table, vous humez par avance l’odeur des mets traversant les différentes pièces jusqu’à vos narines ; vous voici prévenu que l’heure de goûter la nourriture approche.

« Je vous salue, Marie » : que cette expression est belle !

Elle est celle de l’ange Gabriel venu annoncer à Marie l’action de l’Esprit Saint en elle.

Chère madame, chère Marie, je suis en voie de me rendre vers vous ; le désir de vous rencontrer souffle dans mon cœur ; je vais m’approcher, madame ; je tenais à vous en faire part.

La joie infinie qu'induit ce mouvement avant l’échange, avant les premiers mots prononcés, pourrait être comparée à ce pincement du cœur lié au manque de l’être aimé, vers qui, bientôt, un acte se posera en vue de créer la relation ; pour qui, incessamment, des paroles seront présentées afin de se nourrir mutuellement l’un de l’autre.

Arrive l’heure où le salut se manifestera.

Sachant quelle est la personne à qui je m’adresserai bientôt, tel un citoyen atteignant le seuil du palais d’une grande reine, je marque un temps.

Il y a comme une attitude mentale à mettre en place, une disposition intérieure à ajuster avant d’entamer l’exercice du langage.

Le cœur, l’âme, enfin, ce qui constitue notre entité spirituelle, ce que nous sommes, vit une sorte d’attente mêlée de respect.

Le citoyen, au seuil du palais, se sait annoncé.

Moi, je sais que la Vierge me devine dans l’élan de tendre vers elle.

Bienveillante, elle m’attend.

Intimidée, je m’apprête.

Elle est là ; toujours.

Mes lèvres articulent lentement ma mise en présence devant elle : je vous salue, Marie.

Je vous salue, madame,

je suis près de vous.

Et j’éprouve pour vous un immense respect.

Je vous salue, Marie,

alors que je désire m’adresser à vous, je m’incline préalablement.

Je fléchis la nuque et joins les mains devant vous,

Clos les paupières pour mieux me prosterner de l’intérieur.

Je vous salue, Marie,

mon être s’émeut au contact de votre douceur ;

toute entière, je reçois à cet instant votre tendresse.

Je vous salue, Marie,

Je vous salue,

j’ai à vous dire ; à vous confier, à vous parler.

Je vous salue, Marie,

je suis là, près de vous, le cœur battant

Je vous salue, Marie,

c’est votre amour que je viens quérir,

comme une enfant ;

vulnérable.

Je vous salue, Marie.

Savina


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