Magazine Journal intime

Thérèse Raquin, d’Émile Zola

Publié le 02 décembre 2010 par Gintonhic @GinTonHic

En faisant du ménage, j’ai remis la main sur le bouquin : Thérèse Raquin, d’Émile Zola.  

64194-fÉcrit en 1867, ce roman traverse le temps avec son histoire qui raconte l’assassinat d’un homme, Camille, par un couple adultère — Thérèse, épouse de Camille, et Laurent, grand ami de Camille — et des conséquences de cet acte sur le psychisme des deux meurtriers.

Après avoir noyé le mari de Thérèse, pour enfin vivre au grand jour leur passion, Laurent épouse Thérèse quinze mois plus tard. La passion du début saura-t-elle survivre au souvenir du geste posé ? Zola savait décrire les choses !

Pour vous donner l’eau à la bouche, voici un extrait de la nuit de noces de Thérèse et Laurent.

Laurent ferma soigneusement la porte derrière lui, et demeura un instant appuyé contre cette porte, regardant dans la chambre d’un air inquiet et embarrassé. Un feu clair flambait dans la cheminée, jetant de larges clartés jaunes qui dansaient au plafond et sur les murs. La pièce était ainsi éclairée d’une lueur vive et vacillante ; la lampe, posée sur une table, pâlissait au milieu de cette lueur. Mme Raquin avait voulu arranger coquettement la chambre, qui se trouvait toute blanche et toute parfumée, comme pour servir de nid à de jeunes et fraîches amours ; elle s’était plu à ajouter au lit quelques bouts de dentelle et à garnir de gros bouquets de roses les vases de la cheminée. Une chaleur douce, des senteurs tièdes traînaient. L’air était recueilli et apaisé, pris d’une sorte d’engourdissement voluptueux. Au milieu du silence frissonnant, les pétillements du foyer jetaient de petits bruits secs. On eût dit un désert heureux, un coin ignoré, chaud et sentant bon, fermé à tous les cris du dehors, un de ces coins faits et apprêtés pour les sensualités et les besoins de mystère de la passion. Thérèse était assise sur une chaise basse, à droite de la cheminée. Le menton dans la main, elle regardait les flammes vives, fixement. Elle ne tourna pas la tête quand Laurent entra. Vêtue d’un jupon et d’une camisole bordée de dentelle, elle était d’une blancheur crue sous l’ardente clarté du foyer. Sa camisole glissait, et un bout d’épaule passait, rose, à demi caché par une mèche noire de cheveux.

Le peintre Degas, ami de Zola, a peint cette toile, inspiré par cette scène :

interiortherape

Edgar Degas 1834-1917
Interieur (Le Viol) 1868-9
Courtoisie du Philadelphia Museum of Art.
The Henry P McIlhenny Collection
In Memory of Frances P McIlhenny 1986


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