Voici quelques jours, j’écrivais une lettre que je ne savais pas, au moment où je posais les mots, être une lettre d’amour. Avant-hier encore, j’ai écrit une lettre, une nouvelle lettre d’amour, à un pays qui, malgré tout ce que j’en dis, ne peut véritablement être le mien. Le poids de l’histoire nous sépare. Le poids d’une histoire qui n’est pas la mienne, puisque c’est celle qu’ont imposée les grands bourgeois du XIX siècle qui voyaient dans la colonisation une nouvelle source de richesse, et d’autres ouvriers à exploiter. Ce n’est pas mon héritage.
Comment séparer l’amour de ma Chère Cote d'Ivoire et celui de sa fille, dont j’ai écrit, implicitement, qu’il n’avait été qu’une illusion. Je me trompais, ou plutôt je m’exprimais fort mal. L’amour n’est jamais une illusion. Ce n’est qu’ensuite, quand il disparaît que l’on cherche parfois à le croire, qu’on en vient à le nier même. Mais quand il est là, l’amour ne peut être une erreur. L’amour nous réveille la nuit et l’on se surprend à chercher l’autre. L’amour nous prend, il est exclusif et ne tolère pas que nos pensées s’égarent ailleurs. Bien sûr, je l’ai aimée et ce n’était pas une illusion. Mais aujourd’hui la raison est la plus forte, je vois et j’accepte ce que je savais alors mais que le cœur refusait. C’était un amour impossible. C’était un amour normal, où tout était possible, où les obstacles n’existaient pas. Ils étaient pourtant là mais nous ne voulions pas les voir.
Aujourd’hui non plus, je ne les vois pas, ces obstacles. Ils ont gagné. Je pense encore à elle, mais plus en amant, plus en amoureux. Oh, ce n’est pas l’envie qui manque mais à quoi bon contempler encore ce qui n’arrivera plus. Elle a choisi de refuser un amour. Elle a choisi d’en espérer d’autres. Elle dit qu’elle en a trouvé un. Est-il une autre illusion celui-là ?
Et puis, il y a les nouvelles de Côte d’Ivoire, qui ne sont pas bonnes. On tarde à proclamer les résultats des élections. Je crains le pire. Je vais suivre ce que dit Abidjan.net !
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