Course-poursuite

Invraisemblable.

Inimaginable.

On me le raconterait que je ne le croirais pas.

Le calvaire a commencé cette nuit.

Bien que parler alors de "calvaire"  est exagéré : c'est seulement maintenant que je peux qualifier ce qui a débuté cette nuit.

J'ai entendu le bruit d'une fuite. Oui, comme si un lapin détalait, comme si un robinet gouttait.

Je n'identifiais pas ce qui s'en allait, mais j'étais sûr d'entendre le bruit d'un échappement.

Un son faux jeton.

Du catimini, propre aux mauvais coups.

Ce qui partait m'était retiré, voilà.

Je me suis réveillé troublé, on aurait dit qu'on m'avait amputé de quelque chose auquel je tenais, ça, c'était très clair.

En revanche, j'étais incapable de nommer mon préjudice.

A partir de ce moment-là, le mot "calvaire" est approprié.

J'ai entamé la journée comme si de rien n'était (pourtant, intérieurement, quel tracas).

Il a fallu que l'heure de bloguer arrive pour que le mystère s'éclaircisse.

Mon blog avait pris la tangente.

J'ai tout retourné.

Je serais encore en train de labourer si je ne l'avais pas aperçu, sur le haut de l'armoire, où Monsieur s'était perché.

Vite, un tabouret.

Pffttt…

Monsieur a sauté de l'armoire pour se planquer sous le canapé.

Vous vous représentez le tableau : le blogueur à plat ventre le bras tendu pour récupérer Le blog.

Et là, pfffttt…

Et cetera.

A cette heure, la course-poursuite n'est pas finie.