En ce XXIème siècle, la question du ‘ sujet ‘ est au cœur de la réflexion pédagogique.
Le sujet est en péril., en effet la modernité promeut l’individu et met le sujet en péril… Au travers de la relation adulte-enfant, il nous apparaît clairement que nous sommes tous manipulés par l’appel du « capitalisme de la pulsion »… Cette immédiateté, ce besoin de satisfaction immédiate, mettent le sujet en péril… Enseignant, nous sommes contraints de forcer l’accès à la pensée à reconstruire. Un enfant est un corps humain ‘connecté’- en hyper activité permanente - où la pensée n’a plus le temps de se développer … Nous sommes plongés dans un capitalisme pulsionnel en évolution … A l’enfant, nous disons : Ton caprice fait la loi ! ( et il fait marcher le commerce ! )
Il faudrait passer de la pulsion au désir.. Il faudrait passer de la suractivité à la pensée..
Après une pulsion , nous revenons à l’encéphalogramme plat ; alors que le désir, ne l’abolit pas, mais l’agrandit … L’enseignant devrait être attaché à cette exigence : le désir d’apprendre …
Placer le désir au cœur du travail pédagogique, c’est placer le sujet au cœur du projet pédagogique ..
Qui peut nous dire le ‘ Bien ‘. ?
Cette question, que notre rèpublique laïque, affirme aujourd’hui non résolue, est au cœur de la démocratie ; - elle la structure, la rend précaire, donc précieuse …
C’était facile d’éduquer un enfant, quand il y avait un ‘ catéchisme ‘ qui nous disait : où et comment se trouve le bien , et règle le comportement individuel … A partir du moment, où nous ne déclarons plus légitime à quiconque, à quelque idéologie que ce soit, le droit à légiférer sur nos vies … Nous en sommes rendus à devoir le décider nous-mêmes … Quelle radicale étrangeté, par rapport à ce que nous avons vécu .. ! Nous ne pouvons même plus nous révolter contre ce pouvoir, puisque que, nous ne le reconnaissons plus … ( Et tant mieux … ! - pour ce qui était de l’emprise sociale ( pouvoir ) du religieux ! )
La montée de l’individualisme social , est le corollaire de l’effondrement du religieux… Il a fait tomber toute forme de verticalité ( qui s’imposait ), et réduit tout à l’horizontalité…
Cet état de fait, impacte la question éducative. Dans notre société, nous avons éradiqué la mortalité enfantine et chaque enfant est désiré… L’enfant devient ‘ l’enfant du désir ‘sur lequel nous allons projeté notre désir… Ce sont nos enfants qui vont faire notre bonheur …
On accuse les pédagogues d’avoir fait « l’enfant-roi » , alors que c’est un phénomène social qui n’est pas lié à la pédagogie , mais à notre modernité … C’est l’enfant qui décide de celui qu’il va aimer ( beaucoup d’exemples chez les enfant de la ‘semaine’)… L’enfant arbitre et se trouve détenteur d’un pouvoir, qu’il n’est pas capable de gérer … Ces phénomènes sont des faits . Ce ne sont pas des arguments pour interdire le divorce, la garde alternée..etc … L’enfant du XXIème siècle ne sera plus l’enfant des siècles précédents ( et tant mieux … ! )
Aussi, le défi social et politique, est de permettre aux individus de tenir ensemble, dans des relations de configuration et non pas de coagulation ( c.a.d. sans tomber dans des pulsions de fusion..)
Vivre ensemble, sans le bâton du patriotisme, du dieu tout puissant,, du fanatisme, de l’idéologie : ce dont il faut absolument nous réjouir .. !
Nous n’avons plus qu’à nous retrouver dans le débat démocratique, et bâtir du lien commun … Dans cette situation de crise ( positive )la pédagogie devient essentielle … Dans une théocratie, on peut faire du dressage, dans une démocratie, on a besoin de pédagogie qui permet de se décentrer, d’examiner, qui permet d’entrer en relation avec l’autre sur un mode qui ne soit pas sur le modèle de l’emprise … mais, de la découverte respectueuse et collective pour découvrir le bien commun… La modernité appell
e la pédagogie, pour ne pas tomber dans un libéralisme anarchiste qui n’est que le choc des individualités que ne régulera plus que la seule loi du marché , ou alors nous tombons dans des fondamentalismes les plus réactionnaires et dangereux ..
Entre l’esprit consommateur-individualiste et la fusion religieuse … Quel chemin trouver pour un collectif démocratique ?
Peut-on et comment : conjuguer transmission et émancipation ?
Transmettre n’est pas assujettir, et émanciper n’est pas promouvoir l’individualisme ..
Cet article, n’est pas une ‘inspiration personnelle’. C’est une reprise à mon compte ( essentielle pour moi ! ), d’une conférence de Philippe MEIRIEU (1) . Transcription courte et toute personnelle.
Je vous invite, à l’écouter ICI : colloque du GFEN à Lyon … Ecoute enthousiaste de ma part !