Vie privée, vie publique (12)

Mardi 25 avril 2006. 

Je retrouve Méléon pour déjeuner près de Strasbourg St Denis. En riant, je lui ai dit que s'il ne me voyait pas aujourd'hui, il ne verrait pas l'afghane que je suis devenue, après ce séjour de deux semaines à Kaboul.

Méléon annule son rendez vous de travail de l’après midi et nous allons chez moi.
Ce n’est pas sérieux. Nous avons 17 ans tous les deux.

Samedi 6 mai 2006.

Je déambule sur les quais de Paris, entre les cages d’oiseaux et le marché aux fleurs, en écoutant Tatouage bleu non stop sur mon Ipod. Méléon me l’a envoyé par le net. Je m'enivre de ces sonorités, et puis, je l'écoute sans cesse, cherchant l'overdose.

« Si elle le suit, il la fuit, si elle le fuit, il la suit, c'est ainsi, c'est inscrit, fait d'amour et de cris
Je n'essaie pas de dire que j'avais raison, je n'admettrai pas que j'avais tort, tu cherches à me fuir, à tort ou à raison, je t'aime encore …
Les sangs se glacent, mais la peur y est, c'est la même menace, jamais la pensée, et ce tatouage bleu témoigne de nos amours, et ce tatouage bleu, sur nos cœurs pour toujours...
Nous sommes liés à jamais, nous sommes liés à jamais, séparation des biens, mais résistance des corps
pourtant moi je sais bien qu’ils s'aiment encore,
A quoi bon te retenir au sein de nos prisons, puisque j'irai là où te conduit le sort, et ce tatouage bleu témoigne de nos amours, et ce tatouage bleu, sur nos cœurs pour toujours...
tu cherches à me fuir, à tort ou à raison, je t'aime encore …

le feu résiste, les souvenirs aussi, cette exquise esquisse lie à jamais nos vies, et ce tatouage bleu témoigne de nos amours, et ce tatouage bleu, sur nos cœurs pour toujours...

Je t'ai donné ma vie, j'ai marché sur du verre, j'ai quitté mon pays pour ton univers, et ce tatouage bleu témoigne de nos amours, et ce tatouage bleu, sur nos cœurs pour toujours...
nous sommes liés à jamais, nous sommes liés à jamais, quelque chose les lie, ça se lit dans leurs yeux
jusqu'à l'infini de leurs tatouages bleus. »