L'appel "révolutionnaire" d'Eric Cantona aux clients des banques à retirer leur argent a suscité un certain écho. Certains politiques ont pris un peu peur, craignant une déstabilisation du secteur bancaire. Mais l'appel a été peu suivi, il "a fait pschitt" se sont dépêchés de titrer les médias, et les choses sont rentrées dans l'ordre.
Sauf que la balle - le ballon plutôt a été saisi au vol. Des débats ont eu lieu sur le net nourrissant l'imaginaire collectif. Voir par exemple le site de Géraldine Feillien et Yann Sarfati qui ont rebondi sur l'idée de Cantona et déploient à ce propos tout un argumentaire dont ils font un manifeste.
Les gens, en général, ne comprennent pas grand chose à ce qui se passe dans le monde sophistiqué de la finance, mais ils sentent bien que dans la crise qu'ils subissent, les banques ont joué un rôle de premier plan, et que finalement elles s'en sont sorties en toute impunité, se refaisant rapidement une santé, sur le dos de ceux qui trinquent.
Le citoyen "ordinaire" ne sait pas ce que les banques font de l'argent qu'il leur confie. Il ignore tout des réalités qui se cachent sous les jargons financiers et les modéles mathématiques. Mais il a bien conscience que le grand jeu spéculatif auquel se livrent les banques est alimenté par ses dépôts.
L'idée de ne pas alimenter les banques spéculatives est une idée simple.
L'appel a été peu suivi. Pourtant, ne disons pas qu'il ne s'est rien passé. Au-delà du côté farfelu dénoncé par les experts, l'idée a germé : Pourquoi ne pas chercher un moyen pour entraver ce système dont nous sommes victimes ? Le système bancaire n'est pas que l'affaire de spécialistes. Le citoyen y a toute sa place.
Une brèche a été ouverte dans l'imaginaire collectif et c'est cela qui donne tout son sens à l'événement.