Cette semaine c’est au tour de Magaly de nous raconter la naissance de ses deux enfants Victor et Emile.
Les accouchements ne ressemblent pas toujours à ce que l’on aimaginé mais souvent le dénouement est chouette!
Victor, né le 20 novembre 2005.
Samedi 19 novembre, nous décidons de prendre la camionnette de Mr mon chéri pour aller faire quelques courses fort encombrantes. Nous voilà donc sur les routes cabossées du coin. Nuit de samedi à dimanche, vers minuit, je me réveille en sursaut: perte des eaux… Je tire Vincent de son sommeil, il pige que dalle, il tremble comme une feuille, je prends les choses en main et appelle la maternité, située à 40 bornes de la maison, on me répond de venir de suite ( là je m’en doutais quand même!), le temps de m’habiller en vitesse, d’attraper la valise faite depuis 2-3 jours, de protéger mon siège de voiture avec quelques serviettes, nous voilà à fond de balle sur l’autoroute. On aurait du faire un aller-retour en prévision, pas moyen de trouver l’entrée des urgences, on en rit encore!! Je débarque sur mes deux jambes à l’accueil des urgences, avec l’impression de perdre des litres d’eau mais pas un soupçon de contractions! Je réclame un fauteuil roulant qu’on me refuse (!!!), rien à foutre, je demande à Vinc de piquer le premier qu’il trouvera, il n’a pas fallu longtemps! Je suis reçue par un gyné fort peu sympathique, pis par une interne qui me tiendra la main pour me rassurer, merci Mademoiselle! Ils ne trouvent pas mon dossier, je les sens énervés, pas de contractions, pas d’ouverture de col. On m’installe dans le quartier des accouchements, avec un monito, Vinc s’effronde dans le fauteuil à côté et on s’endort. On me prévient que mon gynéco est prévenu et qu’elle arrivera dimanche matin. Dimanche vers 9h, la voici qui arrive et qui m’explique que je ne suis que à 34 semaines mais que j’ai quand même perdu les eaux, le bébé n’est plus protégé et nous laisse le choix: soit on attend encore quelques heures, soit on programme une césarienne pour la journée, après discussion avec elle, on opte pour la césarienne dans la journée, ce n’est pas un grand prématuré et on ne veut pas prendre de risque avec une éventuelle infection. Petite écho durant laquelle ma gyné s’aperçoit que le bébé n’est pas tête en bas mais en transverse: tête en haut à droite et pieds en bas à gauche…
Césarienne programmée à 14h, la journée se passe hyper calmement, on appelle la famille pour la prévenir et des amis qui habitent à côté de l’hosto pour qu’ils nous amènent leur appareil photo, on avait oublié le nôtre dans la précipitation de la nuit!!
On me prépare pour la salle dop, Vinc est autorisé à assister à l’accouchement à condition qu’il reste près de moi derrière le champ, il va donc se transformer en petit homme vert le temps qu’on me descende.
Arrivée en salle d’op, une pancarte me saute aux yeux » les couvertures chauffantes sont facturées », on me rentre dans la salle, il y fait caillant et je réclame de suite une couverture chauffante. L’anésthésiste arrive pour la péri, il chipote, doit s’y reprendre à deux fois et m’engueule parce que je tremble , ben tiens, je caille moi!!
On me recouche, je ne ressens plus rien à partir de la taille, on installe le champ stérile, Vinc arrive avec son appareil photo, la gyné lui sort » vous restez derrière le champ Monsieur! », c’est mal le connaître!
Je sens qu’on ouvre que ça chipote, ils discutent, elle sort Victor de mon ventre ( Vinc me dira par la suite, qu’elle avait un pied sur la table et qu’elle tirait sur les jambes de Victor qui ne voulait pas sortir!!), Vinc fait des photos, il ne crie pas, ils l’emportent pour l’emballer et me le présentent 5 secondes, mon Dieu qu’il est tout petit ( 2kg400, 48 cm)!! Je demande à Vincent de me laisser et de suivre Victor!!!
On me descend aux soins intensifs, c’est dimanche, les salles de réveil sont fermées… Dans la chambre à côté de la mienne, un vieux monsieur est en bout de vie, toute sa famille est là et chiale dans le couloir et moi je viens d’accoucher… Je reçois les premières visites, à savoir le frère jumeau de mon mari, je n’ai pas encore vu Victor, lui oui, je ne l’ai toujours pas digéré… On me remonte en chambre et dans le couloir, je croise mes parents et mes amis-voisins de l’hosto. Ils ne restent pas longtemps, vers 19 heures, on me demande si je veux aller voir Victor en néonat, entretemps on m’a amené un Polaroïd! Bien sûr que je veux!! Véhiculée dans mon lit par mon mari et mon beau-frère qui dans l’euphorie tapent le lit dans les murs et moi les effets de la péri s’estompent et ceux de la cicatrise se réveillent, ça me lance, je ne sais pas rire, trop mal!! Je fais la connaissance de mon piou-piou, plein de fils, de tubes, avec des machines qui clignotent, qui bipent, …j’ai pu le prendre dans les bras le lendemain soir… Mise au sein au bout de 4 jours. Je passe les détails post-césarienne, savoir sonde urinaire pendant 2 jours, redon ( tuyau dans la cicatrice) pendant 4 jours, enlèvement dudit redon ( mon « putain, ça fait mal » a dû être entendu à tout l’étage!) , des agraffes, …
Au bout de 7 jours, j’ai dû quitter la maternité en laissant mon tout-petit en néonat… J’y suis revenue deux semaines durant de 7h30 à 21h afin de lui donner le max de têtées…
Le 7 décembre, première nuit avec lui pour le test du sommeil, une HORREUR!!! Le 8, on m’apprend que le test est positif ( il fait des apnées) et que par conséquent je dois aller chercher un monito dans un autre hosto… Le 8 à 17h30, je reviens le chercher, Vincent est là aussi, on teste le monito, et on rentre enfin à la maison…
Emile, né le 10 août 2008.
J’avais arrêté de travailler depuis 15 jours et étais donc à la maison avec Victor.
Vendredi 8 août, douleurs dans le ventre depuis le matin, en fait ce sont des contractions mais je ne m’en rends pas compte, je ne sais pas ce que c’est, je n’en ai pas eues pour Victor!
La journée du vendredi se passe plus ou moins bien, je suis fort énervée avec quand même de « fortes » douleurs dans le ventre, pas une seconde je pense que ce sont peut être des contractions…
La nuit du vendredi au samedi, j’ai un déclic et me rends compte que je contracte toutes les 10 minutes. 5H du matin, je vais à la toilette et expulse le bouchon muqueux… Branle-bas de combat, Vincent est réveillé. On fait un peu de bruit, du coup Victor est réveillé aussi, on le dépose chez mes parents et on file à la maternité ( ce n’est pas la même que pour Victor!) non sans avoir téléphoné avant pour savoir si je devais venir ou pas. on ne doit pas passer par les urgences, on monte directement au 8° étage où je suis examinée par un sage-homme (bien plus délicat qu’une sage-femme!!!). Pas d’ouverture de col, on me met sous monito, les contractions sont passées, on me laisse repartir avec un médoc pour ralentir les contractions. Je passe la journée du samedi chez mes parents, je contracte de nouveau beaucoup, malgré les médocs. 17h, je ne tiens plus, on repart à la maternité où ils finissent par me garder. On nous installe dans une chambre, Vincent se couche, s’endort et ronfle! Quant à moi, je me cramponne toutes les 5 minutes au perroquet du lit, p…. de contractions! Je réclame quelque chose, ne fusse que pour dormir un peu. Une sage-femme me réexamine vers minuit, appelle son collège sage-homme à l’aide, 5 cm d’ouverture, en route pour la salle d’accouchement. Le bébé est bien placé, le travail a commencé, il n’y a pas de raison de ne pas tenter un accouchement par voies basses.
Ils appelent l’anésthésiste pour la péri, il est beau comme un Dieu avec des yeux magnifiques
Premier souvenir de réveil: des bruits, des voix, un « autre monde », je ne sais pas du tout où je sais, j’ai l’impression d’avoir tout oublié. je retrouve Vincent à côté de moi qui me dit qu’il a aperçu Emile et que apparemment il va bien. On me remonte en chambre de réveil, entretemps, Vincent est allé chercher Victor qui vient me faire un coucou, qui ne comprend rien, il demande où est le bébé, moi-même, je ne l’ai pas encore vu…
Plus de 12 heures après sa naissance, je fais enfin connaissance avec Emile, bardé de fils en tout genre, première impression: il a une tête de râleur ( il avait de quoi!), la pédiatre me dit qu’il a beaucoup souffert mais qu’il est stabilisé, on ne se rend pas du tout compte à quel point la situation a été difficile.
Je passe la nuit suivante en dormant comme un bébé et retrouve Emile le lundi en milieu de matinée. On nous dit à demi-mot à quel point il a souffert, je rencontre la sage-femme qui était présente lors du travail et qui « m’avoue » qu’ils ont eu très peur, que Emile et moi avons failli y passer…
Victor me rend visite tous les jours, il rencontre Emile 10 jours après la naissance, on lui met un tablier, un masque et il peut enfin le voir et le toucher, ça dure 5 minutes grand max…
Quant à moi, on accepte de me garder à l’hosto pendant 2 semaines, ce qui me permet de persévérer dans la mise au sein qui n’est pas du tout évidente. Je quitte ensuite l’hôpital et squatte chez mon frère avec Victor, il habite à 10 minutes de l’hosto, ça me permet d’aller nourrir Emile 4 à 5 fois par jour.
Le vendredi 29 août au matin, la pédiatre (qui revient de congé) s’étonne de la présence d’Emile et me dit » ben il est encore là? il peut sortir!! », et me voilà à 15h, dehors avec mon tout-petit, je retourne chez mon frère où je retrouve Victor qui peut enfin faire connaissance avec son frère. Vincent nous rejoint et on rentre, enfin, à la maison…
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Jusqu’au dimanche 19 décembre il y a concours par ici: