Espace Julien, 5 Décembre 2010
Salle presque comble un dimanche de pluie, il fallait bien ça pour fêter le retour de Neil Hannon en terres phocéennes, trois ans après son court passage à Marsatac.
Il avait d’ailleurs déjà joué à l’Espace Julien dans un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître.
Ce soir comme sur toute cette tournée c’est en solo qu’il se produit, n’ayant paraît il plus les moyens de tourner avec un groupe.
Clin d’œil ou hasard un peu gros, c’est We Used To Have A Band qui assure la première partie.
Rien à voir avec leur presque homonyme anglais qui passe dimanche prochain au PAG.
Point d’electro-rock ici, c’est un duo à dominante folk (avec un titre un peu flamenco), qui semble plaire au public.
D’avantage aimé la voix, puissante et pleine de nuances, que le style musical, un peu convenu.
Agréable mise en bouche un peu gâché par quelques passages au kazoo, en fermant les yeux j’avais un peu peur que Zaz pointe le bout de ses dents, mais il n’en sera heureusement rien.
Changement de plateau une fois n’est pas coutume assez court, l’imposant piano étant déjà sur place.
Monsieur Divine Comedy arrive pimpant avec son verre de vin, sa pipe et son chapeau melon, ne manque plus que son chien pour compléter la pochette cocasse de son récent album « Bang Goes The Knighthood« .
Disque auquel le concert donne la part belle, à commencer par l’inaugural et très beau « Assume the perpendicular », le caustique « The Complete Banker » qui nous vaut une introduction à l’humour typiquement British, le sautillant « I Like » ou « Can You Stand Upon One Leg » et son interminable note.
Quand au single « At The Indie Disco », c’est l’occasion pour le public de taper des mains de claquer des doigts presque en rythme.
Ambiance chaleureuse d’autant que la reprise qui suit ce titre ultraréferencé est inattendue.
Entendre au piano les premières mesures du synthétique « Don’t you want me » de Human League est un vrai plaisir, même pas gâché par son cabotinage lors du couplet normalement chanté par une fille.
Malgré les nombreuses blagues, dont une soufflée par une spectatrice, la mise en scène assez sobre.
Le running gag de la chanson « long and depressing », efficace, mais aucune envie d’aller au bar comme il le suggère.
Quelques morceaux à la guitare acoustique viennent de temps en autre, comme le fameux « Songs Of Love » qui rappelle les dimanches soir à rire avec Father Ted.
La grande joie de ce concert solo, c’est l’occasion d’entendre nus, dépouillés et souvent sublimes des titres qu’on pensait connaître par cœur.
Même sans leurs orchestrations grandiloquentes, « The Pop Singer’s Fear of the Pollen Count » et « Becoming more like Alfie » conservent leur éclat en version piano.
Parmi les moments forts, « Mutual friend », « Certainty of chance », « Lady of a certain age », « Everybody knows », et pour finir un « Tonight we fly » qui transporte toujours autant.
Le rappel est un peu plus léger, avec « The Frog Princess » et sa fameuse Marseillaise pouet pouet entonnée dans la salle.
Notre gentleman nous quitte en reprenant son « National Express », laissant encore une fois de très bons souvenirs.