C'était à la fin des années 90, avec quelques autres, j'étais rédacteur d'une revue associative. Il m'arrivait d'écrire l'éditorial, parfois quelques articles, mais ce qui me plaisait vraiment, c'était le billet d'humeur qui trouvait sa place en dernière page.
Étant à l'initiative de cette rubrique, j'en avais aussi décidé les règles: cela devait tenir sur une page, et plutôt moins, disons vingt à trente lignes, présenter un coup de gueule plus ou moins virulent, et surtout inclure une contrepèterie... Certes, la dernière de ces lois avait un coté potache mais c'était un jeu que nous nous accordions. Nous avions un comité de rédaction qui se réunissait dans un café près du Jardin du Luxembourg et élaborait le contenu du magazine. Heureusement, le rythme était au mieux semestriel et nous pouvions compter pour la mise en page et la réalisation pratique sur la collaboration d'un vrai professionnel, ami de l'un de nous, pour qui cette activité, quasi bénévole, était une occasion de montrer son savoir-faire. Le magazine a disparu: il coutait assez cher à réaliser et ne tenait que grâce aux annonceurs. Il n'a pas résisté à leur retrait au début des années 2000.
Je me rends compte que certains de mes petits posts sur ce blog sont de la veine de mes billets d'humeur d'autrefois. J'en ai, sans y penser, repris la forme et le style. J'ai juste omis les contrepèteries.
Ce matin, j'avais envie de traiter d'un sujet d'actualité, des stupides déclarations du ministre de l'intérieur. Et puis finalement, je me suis arrêté au billet d'humeur, à ces souvenirs.
Au fond, il parfois préférable de traiter par le mépris ce qui disent ministres et politiciens.