Cette nuit, j’ai rêvé de Marie-Jeanne pour la dernière fois. Je n’ai pas pleuré, Maman n’est pas venue me consoler et… Marie-Jeanne, je l’ai mangée.
J’étais bien dans mon rêve. Je nageais, je glissais dans les eaux, je volais. Waouh, c’était la liberté. Je savais qu’elle allait venir, la grande fille aux cheveux jaunes, qu’elle voudrait me laver et ensuite me jeter.
C’était le cadet de mes soucis. Je me sentais fort, invincible comme papa que je ne connais pas, un jeune loup aux dents longues, trop longues à ce que dit Maman. Moi, mes dents poussaient, poussaient, poussaient. J’ai alors vu Marie-Jeanne et ses beaux lolos et je n’en ai fait qu’une bouchée.