Magazine Journal intime

Un homme vraiment parfait

Publié le 14 décembre 2010 par Frédérique Paresseuse

Le déclin de l'empire whiting

Quand on commence Le déclin de l'empire Whiting, un pavé de 633 pages écrit, de surcroît, petit et serré, on se dit que ça a intérêt à être passionnant.

Mais chez Richard Russo (aussi auteur du très attachant Un homme presque parfait), point d'histoires fracassantes et sensationnelles, plutôt des instantanés, des portraits de gens qui, assemblés les uns aux autres, forment un magnifique tableau.

Reprenons : "pavé, écrit petit et serré, pas de suspens juste le train-train quotidien, des descriptions de personnages qui s'étendent sur des pages et des pages"... L'ennui total, penseront certains.

Ce serait oublier le style exceptionnel de l'auteur qui mêle tendresse, détails ciselés et un humour réjouissant qui rendent au final l'histoire de cette petite ville endormie passionnante.

Extraits : Janine croyait fermement que sa mère était une de ces pauvres femmes qui étaient parvenues à faire ce qu'elle-même, merde, avait bien failli réussi aussi : elle avait mené toute son existence adulte sans éprouver un seul orgasme. Le jour où Bea mourrait, on pourrait véritablement déclarer qu'elle partait les pieds devant sans jamais avoir pris le sien.

A l'Empire Grill, le jeudi était aussi le soir de la cuisine chinoise. [...] Roger (l'ancien propriétaire), était fermement convainvu que ce n'était vraiment pas la peine d'avoir participé à une guerre mondiale si, de retour chez soi, on se mettait à préparer des trucs à la sauce hoisin [...] (Roger n'avait jamais fait la distinction entre le Japon et la Chine).

Janine (toujours elle !) n'identifiait que trois besoins primitifs : manger, baiser, et assassiner cette emmerdeuse de mère.

Bref du bonheur et du sourire à chaque ligne.

Ma note ? 17 / 20.


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