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Cerveau disponible

Publié le 14 décembre 2010 par Almiragulsh @DBEDF
Au détour d'une bouchée de tagliatelles à la carbonara (mon plat préféré) (je suis un fin gourmet) (je fais attention à ma ligne) (oh et puis j'ai pas à me justifier sur le choix de mes aliments merde!), j'ai entendu la phrase suivante:
"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"
Je me suis vexée. En effet, lorsque je mange, il est strictement interdit de mentionner quelqu'un que je ne connais pas. Ça perturbe mon système digestif, qui est au demeurant aussi capricieux qu'une fillette de 3 ans très mal élevée (ouais on s'en fout de la vie de mon intestin grêle, mais encore une fois, on est chez moi, alors je fais ce que je veux). Bref. Je me suis fâchée tout rouge, j'ai dit des gros mots, j'ai appuyé mon index sur la table jusqu'à ce que l'articulation devienne toute blanche et j'ai dit "c'est IN-AD-MI-SSI-BLE".

Cerveau disponible

si on m'avais dit un jour que cette image illustrerait l'un de mes posts, j'aurais fait pipi par terre et je me serais roulée dedans.


C'est là que j'ai découvert qui était Guiseppe. On m'a même montré une photo de sa maman, ce qui a eu un effet très néfaste sur mon système digestif, qui, comme je l'ai dit tout à l'heure est une petite chose fragile. C'est là que j'ai avoué, sous les yeux ébahis de mon auditoire subjugué, que la seule émission de télé-réalité que j'ai déjà regardé dans sa quasi totalité, c'est la nouvelle star de l'an dernier et encore, uniquement parce que je me suis pris d'affection pour Luce qui s'est avéré être ma jumelle de collants. Ça crée des liens je trouve. Et là encore on me fait signe que c'est pas vraiment de la télé-réalité mais plutôt un télé-crochet. Attention, nuance.
Je n'aime pas la télé-réalité. Déjà, j'avais trouvé le premier loft chiantissime, alors qu'à l'époque ma principale occupation était de percer mes points noirs et d'enlever les bouts de salade coincés dans les bagues de mon appareil dentaire . Et ça n'est pas uniquement parce que je suis une pétasse élitiste qui pète plus haut que son cul et qui crache sur tout ce qui sort du petit écran, parce que si j'ai autant hâte d'être à fin décembre, c'est avant tout pour les rediffusions des téléfilms allemand à base d'esprit de noël et pour les reportages sur le crazy horse. Je trouve juste que l'idée de filmer les gens jusque dans leur douche, en priant pour voir un bout de téton, n'a strictement aucun intérêt.
Certes, il y a aussi la télé-réalité évolutive. La musicale, la robinson, la pleine de gens célèbre trop pourris, celle a base de bonnes actions, celles à base de bouffe, celles a base de sexe, celles qui sont un mix d'un peu tout ça, et celles qu'on a pas encore inventées mais qui vaudront leur pesant de figues séchées. C'est vrai qu'à la télé, ils rivalisent d'imagination pour emballer une émission donc le noyau dur consiste à mettre la caméra sur nos plus bas instincts. Et bien à mes yeux, elle sont autant mortellement ennuyeuses les unes que les autres: ça reste des gens qu'on filme en train de faire des trucs que je serais parfaitement capable de faire moi même. Si je veux voir des gens picoler, chanter faux, cuisiner et manger des chenilles, rouler des pelles, et plus si affinités, emmène moi au bar, commande moi 3 demis, et souvent, ça suffit.
"ouais mais c'est marrant", me dit-on. Et bien en réalité non. La télé-réalité n'est pas marrante. La télé-réalité est rassurante. Quelle que soit l'émission, quel que soit le principe, quels que soient les candidats, devant un show estampillé endémol, on a la certitude qu'il y a en a des pire que nous. Et comme les pauvres bougres ont fait le choix délibéré de montrer à la télé et donc à tout le monde qu'ils étaient pires que nous, on a le droit de se marrer. Alors on regarde, mais au deuxième degré hein, parce que bon, on vaut mieux que ça! Et le lendemain, autour d'une assiette de carbo, ça donne des phrases du genre:
"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"
ce que je traduis par:
"j'adore Guiseppe, c'est vraiment un gros gland. Quand je le regarde à la télé, justement, je me m'exclame "mais quel gland!", et je rigole. Non mais c'est quand même une vie d'être gland à se point, et de venir le revendiquer à la télé, avec sa mère-mérou en plus. Heureusement, je suis pas comme ça moi. Moi j'ai bien compris que les rayures tennis, c'est hyper ringard, j'ai tellement plus de valeur! Puis quand même passer à la télé pour que sa daronne te trouve une meuf très vulgaire à niquer, quelle déchéance! Non mais quand même, TF1, ils reculent devant rien pour rendre mon cerveau disponible. Heureusement que je vaux mieux que ça moi. Je vaux tellement mieux que ça que je peux regarder, au moins pour me moquer. Le fait qu'à peu près tout le monde fasse comme moi et que les audiences de ce genre de merdasse télévisuelles crèvent le plafond, ce qui incite les programmateurs à réitérer, je ne m'en sens absolument pas responsable. C'est pour ça qu'après je peux me permettre de dire qu'à la télé il n'y a vraiment que de la merde."
Je n'aime pas la télé-réalité. Comme tout le monde. Mais moi, au lieu de participer aux audiences, je sors manger des pâtes à la carbonara avec mes amis de la vraie vie.

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