Ce matin, je voulais aller au CLSC, faire prendre des prises de sang, sans rendez-vous. Mais voilà que si la neige nous avait été épargnée jusqu'à maintenant, elle nous a (légèrement) rattrapés. Suffisamment pour avoir une belle petite congère dans mon entrée. La charrue et le vent, chez nous, ça s'appelle la pelle ne suffit plus, ça devient opération souffleuse.
Alors au diable les prises de sang, ça ira un autre jour. Sortir un vieux manteau et de veilles mitaines qui pueront l'essence mais me tiendront chaud, enfiler un pantalon de ski dans lequel j'aurai l'air parfaitement ours polaire, mais on s'en fout, et sortir affronter le moins douze degrés. Comment peut-il neiger à moins douze? Pourvu que la souffleuse parte? Ai-je laissé de l’essence à la fin de la saison l’an dernier? D’abord déblayer l’auto.
La charrue passe à l’instant où je finis de pelleter la galerie. Je me compte chanceuse, elle aurait pu passer après! Ouf, la souffleuse part et ronronne. Je voudrais bien qu’elle fasse la difficile, elle est neuve de février 2009!
Je nous fais une belle allée, plus large même que celle de l’été. Avance, recule, tourne de bord. Le petit trottoir qui mène à la salle d’exposition de l’artiste, l’allée en arrière en prenant bien soin de garder l’angle du terrain pour que celui-ci s’écoule au printemps. Avance, recule, n’accroche pas le rosier.
Une heure. En fait, plus qu’une heure : plus les quinze minutes de préparation, plus les vingt minutes d’après pour aller au village remplir un réservoir d’essence et en profiter pour aller à la poste.
Croyez-vous sincèrement qu’au retour, les mots m’ont attendue pour que je continue à écrire? Niet, partis, les mots. L’hiver arrivé les a gelés.
(photo d'un partie du terrain de l'auteure, je n'allais tout de même pas photographier mon allée déneigée!)