Mes amies les algies, la suite : J'ai testé pour vous l'électromyogramme.

Publié le 14 décembre 2010 par Wawaa


Ouais. Comme je disais au téléphone à ma grand-mère la veille de l'examen "Ben ils vont me passer de l'électricité dans le bras et si mes yeux s'allument c'est que je suis une lumière". Elle a failli me croire et puis elle s'est rendu compte de la supercherie. Par contre oui, il était prévu qu'on me passe de l'électricité dans mon bras droit, le bras douloureux, le fameux bras qui commence à rudement me taper sur le système malgré lui.
C'était donc jeudi. Plus exactement le 9 Décembre 2010. La date on s'en fout mais j'aime ce genre de précision inutile. J'ai attendu ce jour pendant  un mois et demi parce que c'était pour moi le jour où ENFIN j'allais peut être avoir une solution à cette horripilante névralgie brachiale droite qui a réduit mon salaire de moitié, me tient coincée à la maison aux moments les plus intéressants de la journée, me pourrit mes nuits, m'a fait casser un peu de vaisselle - mais ici on en a trop de la vaisselle alors c'est pas grave, et encore hier a failli me faire casser un pot de confiture de Potimarron. C'aurait été une perte terrible que cette délicieuse confiture de potimarron qui agrémente avec délice mes petits suisses.
Un mois et demi pour pouvoir enfin se rendre à la clinique de Pouet-pouet (je ne citerai pas de nom, vous comprendrez pourquoi à la fin) et bénéficier de l'avis d'un rhumatologue et d'un neurochirurgien - je ne salue pas ce dernier au passage.
Bref, il faisait beau. Il ne faisait vraiment pas chaud. Nous étions un peu à l'avance et heureusement. Parce que pour se retrouver dans cet IMMENSE établissement médical, faudrait presque un GPS ou se faire un plan mappy (ou via michelin, ou autre, soyons pas exclusifs). Je dis "on" parce que mon papa et ma maman ils m'ont accompagnés ouais. Je sais pas pourquoi sont venus à deux. Attendre toute une matinée dans une clinique, c'est quand même pas rigolo et puis on allait pas m'hospitaliser. On allait tester ma conductivité à l'électricité. Soit après avoir marché environ 4 ou 5 kilomètres de couloirs, nous avons enfin trouvé le secrétariat du rhumatologue qui allait me faire passer l'électromyogramme.
"Bonjour madame, j'ai rendez-vous à 10h30 pour un électromyogramme".
Oui bon ok, je suis là 45 minutes à l'avance, mais l'important c'est que je sois là, non ?
"Bonjour, asseyez-vous, donnez moi votre carte vitale, votre adresse, votre numéro de téléphone, votre numéro de téléphone portable".
Et ben. Si jamais je meurs vous m'appelez c'est ça ?
"Vous pouvez aller vous assoir dans la salle d'attente, le docteur Biduletrucmachin vous appellera"
"Merci"
Ben j'ai pas le temps de m'asseoir sur le fauteuil absolument pas confortable et qui pète le dos de la salle d'attente que déjà j'entends une voix masculine m'appeler.

"Madame L… ?".


MAIS BORDEL MOI C'EST MADEMOISELLE ! J'EN AI MARRE ! JE NE SUIS PAS MARIIIIEEEEEEEEEUUUHHH !

J'accours donc, empressée de me prendre des décharges électriques dans le bras, ou pas. Je lui explique ma situation, il regarde les clichés de mon IRM. Et puis on passe dans la salle de torture …euh la salle d'à côté. Il me dit de me déshabiller. Ces derniers temps je ne sais plus combien d'hommes m'ont demandé de me déshabiller, mais je dois avouer que j'ai un succès fou… Mais j'enlève juste le haut. Pfff, encore un qui veut me reluquer les seins.
Il me scratche un fil électrique rouge sur le bras gauche. Me voilà donc à la masse, ça ne me change pas de d'habitude. Il m'annonce que nous allons faire les tests musculaires. Je vois très bien ce que c'est, j'ai un vague souvenir d'un électromyogramme passé quand j'avais 20 ans pour une suspicion de canal carpien endommagé. Et là je me dis que si c'est dans tout le bras qu'il va me faire les tests, je vais surement pas aimer.
Le test de force musculaire c'est fort sympathique. Le docteur prend une aiguille relativement fine, fait contracter tel ou tel muscle en serrant, en rapprochant le pousse de l'auriculaire, en pliant le bras, en repoussant sa main et il plante sa petite aiguille a priori inoffensive dans des points musculaires précis. Tu te dis à ce moment là que c'est pas une ridicule petite aiguille qui va te faire peur. C'est là que tu te trompes. PARCE QUE CA FAIT MAL BORDEL. En bas du pousse, dans le bas de la main, sur le côté de la paume, dans le poignet, dans le creux du bras,  dans le biceps (si c'est bien le biceps ce que je désigne en tant que biceps, moi et l'anatomie hein …)… Et il te dit à chaque piqûre que tu dois continuer à forcer et que le pire est passé. En fait tu testes juste des nuances différentes du "pire". De son côté, une petite machine avec des graphiques fait du bruit quand tu forces, et évalue ta force.
Bon, à un moment, il m'a dit que je forçais pas. Mais j'ai mal au bras. Alors je lui ai dit. Il m'a dit qu'il fallait quand même forcer. Comme il m'énervait, j'ai forcé. Faut pas jouer au bras de fer avec moi quand on vient de me torturer. C'est qu'il avait sa main dans la mienne et  je devais l'empêcher de me déplier le bras… J'ai aimé quand il a eu ce petit rictus douloureux et qu'il m'a dit "Non mais c'est bon ça va, vous pouvez moins forcer". Ben faut savoir. Je force ou je force pas ? Gni ?
Après cela, nous avons arrêté l'inquisition à coup d'aiguille et nous avons entamé l'inquisition électrique. Sauf que moi j'ai rien à avouer et j'ai pas de démon à faire sortir quoique ....  Il a donc sortie deux fils avec au bout des électrodes. Il a un peu humidifié les points de contact.
Et il a dit "bon, je vais vous envoyer de l'électricité, c'est pas très agréable". Au moins il prévient, même si ça donne envie de partir en courant… courant, c'est le thème d'ailleurs.
Il a au sol un gros bouton qui pourrait permettre de faire taire n'importe qui d'un petit coup d'orteil. Quand il appuie dessus, il m'envoie les décharges. Il a testé divers points de mon bras. Tous les doigts, le poignet, le creux du bras… bref, partout où il y avait un nerf à électrocuter quoi.
Les muscles de chaque points de mon bras en contact avec les électrodes se sont contracté. J'ai senti passé ce vif effluve à la fois douloureux, piquant, surprenant et stimulant apporté par le courant. A chaque test il partait de 0V et augmentait la tension du courant parfois jusqu'à 300V. Il fallait que je lui dise stop quand c'était insupportable. Plus le voltage était haut et plus il avait de beaux graphiques disaient ils et donc une analyse plus claire de l'état de mes réponses nerveuses. Il mesurait à chaque fois la distance entre les électrodes avec un vieux mètre souple usé dont le 0 et le 1 avait disparu.
J'ai bien passé une heure à jouer au circuit électrique qu'on branche et qu'on débranche dans les cours de technologique au collège. Encore un coup au creux du bras. "Vous me dites quand ça devient insupportable hein ! "
Comme je résistais un peu - et au lieu de dire quelle femme, on aurait pu dire quel Ohm …- il m'a dit "ce n'est pas un concours de résistance hein, vous pouvez dire que vous avez mal". Sauf que je ne sentais pas tant que ça l'influx électrique. Faut dire qu'une demi-heure à se faire passer de l'électricité dans le bras, on s'habitue, on sent presque plus son bras… surtout quand il est déjà douloureux à la base…

J'ai eu peur quand il a dit "Je vais passer au bras gauche"
. Parce que je me suis imaginée recommencer tout depuis le début, les aiguilles, les influx électriques … Et j'avais pas envie. Mais il a limité ça uniquement aux doigts pour comparer la réactivité du canal carpien. Ouf, du pipi de chat en somme pour terminer.
Bilan du rhumatologue-neurologue : " Y'a des signes d'hernie mais ça a l'air chronique votre souci, je crois pas qu'il y ait besoin de chirurgie, médicamentation et kiné ça devrait suffire. Par contre on voit bien que vous avez mal."
C'est 1h00 après mon passage chez lui que j'avais rendez-vous avec le neuro-chirurgien, mais ça je vous en parle ultérieurement quand j'aurais bien suffisamment de recul pour exprimer mon ressenti quand à cette consultation chirurgicale sidérante…

Ah oui, j'oubliais ... il n'y a pas eu de lumière dans mes yeux ...hélas...