Magazine Journal intime

Journal d'une âme : L'amour à travers le temps (15-12-2010)

Publié le 15 décembre 2010 par Manus

Journal d'une âme : L'amour à travers le temps (15-12-2010)                             

                                   Photo du blog implacablebegins.skyrock

Ce billet, je voudrais le dédier à un ami, très éprouvé depuis peu.  Si extérieurement sa vie semble heureuse, à l’intérieur tout n’est qu’effondrement et souffrance. 

Ce n’est pas sa faute, il fait partie de ces personnes qui aiment, donnent tout, et lorsque la mort fauche un proche, violemment, il a une partie du cœur qui lui aussi, se détache.

Il fait partie de ceux qui ont besoin de comprendre pour avancer ; quête d’absolu, source de grande joie mais aussi de désespoir, tant la recherche d’entièreté est puissante - ne se contentant jamais d’un peu, d’à moitié, ou d’un prêt : il offre.

Si la mort est source d’incompréhension, elle est aussi liberté : être libre, intrinsèquement, n’est-ce pas être en mesure de savourer la vie en ayant intégré, quotidiennement, la finalité de l’être, à savoir la mort ?

La liberté de se savoir en vie tout en se sachant mortel – quelle que soit l’heure, quelle que soit la manière – est source d’espérance dès lors que l’on vit aussi l’expérience de l’amour.

L’amour, on s’en rend bien compte, lorsqu’il est vécu, se maintient dans le souvenir du passé, qui lui, se renouvelle par son action continuelle dans le présent.  On continue à aimer, à chaque instant, depuis le passé fondu dans le présent, la personne.  Cet amour traverse l’espace-temps ; il vit.  Il ne tient pas compte de la durée, des étapes, du passé, du présent. 

L’amour est.

Même lorsqu’une personne aimée n’est plus, son amour pour elle continue à vivre.

L’amour, par sa puissance et son don, non seulement traverse le passé, se vit dans le présent en voie de devenir, mais traverse aussi la mort.

Par delà la mort, l’amour existe toujours.

L’amour, par son action intemporelle et atemporelle, en défiant l’espace-temps, se montre éternité.

Cet amour puise sa force dans cet immense espoir, dans cet état de fait d’exister encore et encore, par delà les barrières physiques, par delà la mort : c’est alors que la question de Dieu se pose.

L’amour traversant l’espace-temps, l’amour étant éternel, l’amour se vivant même au-delà de la mort,  est la preuve intrinsèque que ce qui est, c’est l’amour, c’est Dieu.

Cet amour se nourrit de Dieu par son éternité pour se décliner à tous les temps.  Pour être continuellement présent.

Reste ceux qui ne sont pas morts, mais pleurent ceux qui sont partis.

Ils continuent à aimer l’être aimé sans sa présence physique.

Leur amour pour cette personne est si fort, si intemporel, qu’il rejoint l’absolu, qu’il rejoint Dieu. 

C’est alors que l’on peut se rendre compte, si notre amour est déjà si fort, ce que doit-être la puissance de l’amour de Dieu, qui est.

Ce que doit être sa miséricorde et sa compassion face à la souffrance, si lui a été capable de tant souffrir, et de tant aimer.

Et ce qu’il doit être doux de se laisser aimer par Dieu, lorsque la souffrance liée à la perte de l’être aimé déchire l’âme.

Déposer, avec son cœur d’enfant, nu, sans volonté, sa douleur devant Dieu.  Lui qui est amour, prendra cette souffrance sur lui. 

Le cœur écartelé au possible, Dieu pourra venir y déposer sa tendresse et son affection – son amour puissant, violent, et doux tout à la fois.

Alors, lorsque notre cœur rejoint celui du Christ, lorsque comme un enfant, nous nous laissons aimer, notre tristesse et notre souffrance d’avoir perdu un être si cher et si tendrement aimé, se consolent en Dieu. 

Il en résulte un amour infini pour la personne décédée, qui rejoint l’amour infini de Dieu, qui lui nous remplit à un degré inespéré de son amour ; qui transforme notre douleur en joie de se savoir si fortement aimé par Lui, et qui permet, avec le temps et la fréquentation du cœur du Christ, d’aimer la personne au-delà de la mort avec sérénité et paix.

Savina


Retour à La Une de Logo Paperblog