A quoi bon avoir philosophé sur l’espace, le temps, l’image et le mouvement pour terminer en hôtel ? Immobile et figé, dans une vulgaire rue parisienne du 19ème. Je ne suis même pas un palace ou un hôtel de passe. Je n’ai rien qui me distingue de la masse, me hausse au sommet de la caverne ou me descend au plus profond des enfers, ceux du sexe de préférence.
Non, je ne suis qu’un vulgaire hôtel, banal et triste, commun. Grand ouvert aux commis-voyageurs, à ceux qui ne demeurent qu’une nuit ou deux, qui n’ont pas de relations proches pour les héberger, et qui sont là par nécessité, en voyages d’affaires ou en adultère.
Je ne vous titillerais pas comme ces hôtels un peu surfaits qui vous vendent quelques heures leurs chambres pour vous donner l’illusion du mauvais lieu, de la mauvaise fréquentation, ou du mauvais genre. Je ne prétends pas être ce que je ne suis pas.
Je ne suis pas un spectacle de théâtre qui vous vendrait du strip-tease, de la chair, en veux-tu, en voilà. Alors, vous pouvez y aller, en toute bonne conscience, votre mère acquiescerait, c’est du cul-turel, pas du cul, voyez-vous, c’est quasi cul-tuel. Rincez-vous bien l’œil. Ok, c’est peut-être gênant, un peu moite et le vieux monsieur à côté de vous respire un peu trop fort mais le vice caché a un prix, non ?