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Vivre à en mourir

Publié le 15 décembre 2010 par Revolutie

"L'avenir pour moi n'a plus de rêves, mais les jours d'autrefois se représentent comme baignés d'une vapeur d'or. Sur ce fond lumineux où de chers fantômes me touchent les bras, la figure qui se détache le plus splendidement, c'est la vôtre, oui la vôtre!" dernière lettre de Flaubert à Elisa Schésinger d'octobre 1872 (Flaubert mourra 8 ans plus tard)

Qu'y a-t-il de pire que d'arriver à la fin de sa vie et se dire que nous avons raté notre bonheur? Cette femme qu'il avait aimée toute sa vie n'a jamais eu une vraie relation de couple avec lui. Flaubert a raté (était-ce par trop peu de courage?) la femme de sa vie qui, elle, a continué une relation qui ne la satisfaisait pas vraiment. Qu'y a-t-il de pire que de regarder son passé et avoir le remord suprême : j'aurais dû oser le bonheur de l'amour ? Rien, rien n'est pire. Il faut apprendre à vivre pleinement, sans peur, sans remords. Il faut faire les choses quand nous avons l'occasion de les faire puisque les occasions ne se présentent pas quand nous le voulons. Un des plus grands principes de sagesse, "carpe diem", cueille le jour, doit être appliqué : c'est aujourd'hui que nous vivons, pas hier, pas demain, aujourd'hui. Hier n'est plus et demain ne sera peut-être pas. Le seul moment propice au bonheur est le moment présent (d'ailleurs, si nous regardons l'autre sens du mot "présent" qui est "cadeau" nous comprendrons mieux pourquoi). Il faut finir sa vie en se disant, comme Musset, "J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

L'important n'est pas tant d'être heureux que de ressentir. Il faut vivre pour ressentir, vivre pour aller au fond des choses et ne pas se contenter de banalité et de superficialité. Vivre et non survivre.

Cristi Barbulescu


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