Le lièvre de la Prévalaye (à 3 kilomètres de Rennes)
Conté par M. P. Vaugeois, de Fougères, collecté et publié par Marie-Edmée VAUGEOIS, R.T.P. Revue des Traditions Populaires, tome 21-1906, page 246
On raconte à Fougères
qu'Henri IV, étant allé au château de la Prévalaye, fut invité par le seigneur à une chasse au lièvre.
Le roi remarqua, au cours de la chasse, un grand et gros lièvre, qui paraissait beaucoup plus fort que les autres ; et il s'était bien promis de lui faire l'honneur
de le forcer et de le tuer de sa propre main.
Or la journée s'avançait... on était en chasse depuis le matin... et le roi avait beau poursuivre le grand lièvre, celui-ci n'en courait que plus vite, quand tous
les chiens du château étaient déjà sur les dents.
Le roi voulut en avoir le cœur net, et découvrir d'où venait cette vélocité surprenante.
Continuant à suivre le lièvre de près, on s'aperçut alors que l'animal avait, en plus de ses quatre pattes normales, quatre autres pattes sur le dos,
placées de telle sorte que, lorsqu'il était fatigué d'un côté, il faisait la culbute sur lui-même, et retombait sur quatre pattes toutes fraîches, qui lui permettaient de courir indéfiniment sans
se lasser, tout en se moquant de la poursuite des chiens et des chasseurs les plus infatigables.