Il est tombé trois cuillères à café de Canderel sur le jardin du Luxembourg

Publié le 17 décembre 2010 par Doespirito @Doespirito

Il a neigé trois flocons cette nuit sur Paris. Pas besoin de s'affoler. La vigilance orange ne passera pas par chez nous. Les saleuses sont remisées. Les panneaux du périf ne clignotent pas. Même les routes inclinées sont d'une désolante fluidité, alors que, la dernière fois, c'était leur faute si le trafic avait coagulé.
Le Luxembourg a pris une légère bourrasque. Il y a treize jours, exactement, il avait pris des allures de Saint-Petersbourg, pendant quelques heures. Les jogueurs semblaient pris dans la tourmente.
On avait vite fait fermé les allées. On ne sait jamais : des glissades ou une bonne tranche de rigolade, c'est si vite arrivé... Le principe de précaution appliqué aux potentielles batailles de boules de neige...
Même la rue Vavin avait revêtu ses plus beaux atours météorologiques. Pendant ce temps, Hortefeux ne voyait rien d'anormal dans son bureau avec tapis persan sur parquet point de hongrie.

Ce matin, il était exaucé : situation normale, météo terrorisée, Parisiens au boulot. Trois malheureux centimètres ont été saupoudrés dans les allées du Luco. Trois cuillerées à soupe de sucre glace sur les bancs des amoureux. Pas de quoi fouetter un amoureux transi.

Une pincée de Canderel sur les plates-bandes. Manque plus qu'une cerise confite 0% au milieu.

Un soupçon de sucre cristallisé vers les potagers. Pas trop, malheureux... Et mon régime ?

Les pompiers de Paris interviennent et piétinent le sucre excédentaire. Ils garent tous les matins leurs camions rutilants rue Auguste Comte et tournent ensuite dans le jardin en exhibant ensuite leurs mollets de marathoniens.

Et comme c'est Noël, le plaqueminier (arbre à kaki) offre ses fruits gorgés de sucre à la convoitise des promeneurs mélancoliques.