(Toutes ressemblances avec des bibliothécaires ou des situations existantes ne serait que pure imagination ;-) Mais si vous souhaitez personnaliser le récit, vous pouvez remplacer les X par vos propres choix)
Le sapin est donc arrivé, ou plutôt... LES sapins. En effet, dans certaines structures, il arrive que les espaces verts livrent X sapins : un pour les jeunes, un pour les adultes, un pour la discothèque, et parfois, un pour le patrimoine (autant de sapins qu'il y avait de spécialisations au CAFB ;-)
Et vous avez beau avoir expliqué aux responsables des espaces verts que dorénavant un seul suffisait, depuis que vous aviez réorganisé la bibliothèque il y a X ans ! Rien n'y fait, vous voilà en train de contempler les X sapins, en essayant d'évaluer votre participation au trou dans la couche d'ozone...
Cela fait aussi un certain nombre d'années que vous signalez que la hauteur du plafond n'excédant pas 2 m, les sapins de 2,50 m vous posaient un problème. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir précisé que vous n'aviez pas de bûcherons canadiens à la bibliothèque et qu'étêter un sapin au cutter pouvait se révéler une opération délicate voire dangereuse.
Arrive l'opération du dressage du sapin. Certains ont la chance d'avoir un sapin livré dressé, pour les autres, il va vous falloir le caler dans son trépied et éviter l'effet tour de Pise ! C'est là que commencent les vraies relations humaines. Si, dans la bibliothèque, il y a des éléments masculins (en général le discothécaire ;-), c'est à eux que revient le dressage du sapin pendant que la bibliothécaire jeunesse (souvent grande intendante de l'opération), surveille la mise à niveau et que la bibliothécaire adulte jauge de la verticalité du support. (s'il n'y a pas d'éléments masculins, le schéma reste quand même le même ;-)
Parfois les choses peuvent se dégrader au moment de la décoration. En effet, dans les foyers constitués d'un ou deux adultes et de quelques enfants, on a pu constater au bout de quelques années que l'un des deux adultes a laissé tomber la décoration du sapin, ou bien ne participe plus que pour tenir l'escabeau : ce n'est jamais le cas en bibliothèque : personne n'abandonne !
Au passage, j'attire votre attention et vous invite à mesurer la prise de risques, en effet, dans certains établissements, il est interdit au personnel de monter plus de trois marches sur un escabeau.
A cette étape, chacun va vouloir apporter sa touche (note de la bibliothécaire : un peu comme les acquisitions si plusieurs personnes acquièrent dans un même domaine sans concertation ;-)
Dans un foyer, on peut constater une certaine harmonie due à un choix judicieux et unilatéral des décorations de Noël ; à la bibliothèque, les choses se compliquent car les décorations, dans le meilleur des cas, ont été achetées avec un budget spécial obtenu il y a X ans (si votre bibliothèque est récente tant mieux pour vous, si elle a 30 ans... ) ou, dans le pire des cas, avec les décorations ramenées par chacun...
Je vous épargne la bagarre qui va s'ensuivre pour savoir si la flèche du sapin sera dotée de la superbe étoile en plastique imitation or qui ornait le sapin de Suzanne il y a 20 ans, ou de l'angelot aux mains jointes qui ornait celui de Valérie il y a 19 ans ! C'est là que le chef d'établissement se dit que " Non, il va quand même pas falloir trancher pour ça aussi ?" Et puis, surtout, chacun veut participer et apporter son sens de l'esthétique :
- "Non"
- "Et la boule rouge tu veux pas la déplacer à droite ?"
- "Non"
Au final, vous aurez le sapin le plus kitsch qui soit, qu'aucun parent ne vous enviera mais qui fera la joie des gamins qui le trouveront tellement beau avec toutes ses couleurs et ses choses bizarres accrochées, et il ne vous restera plus qu'à choisir les chants de Noël qui animeront la bibliothèque pendant cette divine période...
Noël, joyeux Noël...