La vérité, c'est que je peux toujours essayer de me cacher derrière des réflexions de philosophie de café du commerce, ou encore derrière une recette de cuisine qui me ramène à un temps où les tourments ne m'atteignaient pas, elle reste là, elle. Oui, « elle ». Elle ne m'obsède plus jour et nuit, pourtant de temps en temps, je voudrais l'entendre, la voir, toucher ses cheveux.
Alors je regarde mon téléphone, j'espère voir un message, un sms qui dirait juste « appelle moi ». Comme autrefois, comme quand on s'aimait, ou quand on jouait à s'aimer, je ne sais plus.
Une fée sur ton dos
J’aimerais l’embrasser encore
Elle s’est envolée
Ce haïku, l'un de ceux de la rafale, me revient. J'ai voulu le partager avec elle. Je ne sais si elle l'a vu, si elle l'a compris. Nous avons du mal à nous entendre depuis un moment. Elle aussi a cherché à tourner cette page et d'un certaine manière je viens d'une partie de sa vie qu'elle veut oublier. Comment le lui reprocher?
La neige tombe. Elle recouvre les traces que nous avons laissées. Elles reviendront. Qui sait, peut-être nous glisserons nous encore, sous le soleil d'un printemps, dans les lignes interdites que nous gravions ensemble.
La neige recouvre
Nos traces de cet amour
D'un printemps perdu