Magazine Journal intime

Le bus, c’est l’aventure (part 2)

Publié le 20 décembre 2010 par Anaïs Valente

Après ma petite marche revigorante et mon trajet en bus-luge, me voilà donc prête à tenter de choper un second bus, celui qui me ramènera dans mon home sweet home.

J’ai du bol, y’a un bus « en stock », qui attend gentiment l’heure du départ.

Je me précipite vers lui (traduisez : je marche, comme un colvert femelle, vers lui, tentant à chaque pas de ne pas faire une glissade digne des meilleurs exploits de Philippe Candeloro - à ce moment, je n'ai pas mes bottes magiques des sept lieues achetées vendredi, qui m'ont sauvé la vie depuis, vu que la Gelbique est maintenant officiellement annexée à la Sibérie) et j’entre.

C’est un bus « longue distance » censé s’arrêter près de chez moi.  Un genre de « grande ligne », comme on dit à la SNCF. 

Par acquit de conscience, je demande : « Bonjour M’sieur, vous vous arrêtez bien près de chez moi siouplait ? » (pour les blondes, il va de soi que j’ai pas dit « près de chez moi », vu que le M’sieur il connaît pas oùsque j’habite).

Et là, il me répond : « Oui mais prenez un autre bus ».

Et moi : « … » (ben oui quoi, le temps que l’information remonte à mon neurone, je marque un temps d’arrêt).

Il ajoute : « Dès le 1er janvier, on ne pourra plus emprunter les bus longue distance et descendre avant, alors j’habitue déjà les passagers ».

Ben voyons.

Ainsi, cette décision ridicule prend effet le 1er janvier, nous sommes le 15 décembre, mais « faut déjà habituer les passagers ».

A mourir de rire.

Tant qu’à faire, j’ai cru entendre que les tarifs du TEC vont augmenter en février.  Pourquoi on les augmente pas dès maintenant, pour « habituer les passagers ».

Entre parenthèses, d’un côté on augmente les tarifs, de l’autre on empêche les pigeonsssagers de monter dans certains bus… cherchez l’erreur.  Cherchez... et contactez-moi quand vous aurez trouvé.

Et pourquoi on n’habitue pas les gens pour tout, via la même procédure… ?

« Le gaz et l’électricité vont augmenter l’an prochain, mais on vous ponctionne déjà cette année, comme ça vous serez habitués en 2011. »

« Ma chérie, on vient de se marier, je sais, mais tu dois te rendre compte que dans quelques années, quand je me serai lassé de toi, je te tromperai.  Alors je commence dès demain, comme ça tu t’habitues petit à petit ».

« Toi le rat, t’as une espérance de vie très courte, alors je t’écrase déjà de mon talon, comme ça je m’habitue à ta mort sans avoir dû m’habituer au préalable à ta présence ».

« Dans quarante ans, la pension… mais arrêtez déjà de bosser, ça facilitera la transition, vous serez habitués » (tiens, là, je dis pas non).

Vous en avez d’autres ?

Je ne peux en entendre davantage, alors je descends du bus, pendant que le chauffeur continue son discours d’un « à l’heure de pointe, quand y’a du monde, les ceusses qui descendent au début du parcours des grandes lignes, c’est caca boudin, on n’en veut plus, paie ton abonnement en gentille Anaïs docile et râle pas… bref casse-toi de mon bus ».

Bien sûr, j’aurais pu rester dans le bus en argumentant qu’un règlement applicable le 1er janvier n’est applicable qu’à partir du 1er janvier, ça me semble cohérent.  Mais j’avais pas envie de me retrouvée coincée dans les congères d’Outsyploulesbainsdeglace, passque le chauffeur m’aurait séquestrée dans son véhicule jusque là, je le sentais venir gros comme un égo de chauffeur de bus proportionnel à la taille de son engin (je parle du bus là, pour le reste j’ai pas été voir dans son slip kangourou).

Et puis, maintenant que je sais ce qui m’attendais dans le bus suivant, ben chuis contente d’être descendue…

A suivre...


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