Les garçons sont des filles comme les autres

Publié le 21 décembre 2010 par Khanouf

Travail de Robert Hutinski

Ce paragraphe d’une grande pertinence, est tiré de l’introduction à un livre de Natacha Polony «L'homme est l'avenir de la femme ». Quelques trentaines de pages lues, avec lesquelles je me trouve, jusque là, en presque parfaite concordance de point de vue!

«… Les femmes – et voilà l’escroquerie – sont embrigadées, pour beaucoup  consentantes et convaincues, dans une entreprise de contrôle des citoyens par un système totalisant fait de toute-puissance technologique et d’idéologie consumériste. Et pour  sortir de l’enfermement qui était le leur dans les sociétés patriarcales, elles  applaudissent à un nouvel enfermement, il est vrai beaucoup plus imperceptible et  doux, puisqu’il donne l’illusion de la liberté. La vulgate psychologisante qui s’immisce dans toute forme de relation humaine, privée ou publique, pour rendre supportable la  déshumanisation technologique et dicter à chacun la norme du bien-être et du bien- vivre, et le dogme de l’épanouissement personnel conçu comme le culte du plaisir  nombriliste, sont les armes de destruction massive dont les femmes ont pu croire  sincèrement qu’elles allaient les débarrasser de l’omnipotence patriarcale. Ce  qu’elles ont fait. Mais à un prix qu’il nous revient aujourd’hui de mesurer. Car en  confondant patriarcat et universalisme, en disqualifiant le père, à moins qu’il ne soit  adepte des couchesculottes et du maternage, en décrétant le règne du consensus et  de l’humanitaire contre le politique et la dialectique, les sociétés occidentales ont  signé leur propre mort. Les femmes ont-elles gagné ? Sont-elles libérées du joug, maîtresses de leur destin ? Celui dont rêvent leurs filles est souvent de finir  candidate de la Star Academy, ou, pour les plus anorexiques d’entre elles, porte- manteau dans les défilés de mode. Émancipation réussie ! L’éducation des filles,  enjeu majeur de la lutte pour la dignité et l’égalité, a été abandonnée aux marchands de disques et aux vendeurs de fringues pailletées et siglées. Mais rassurons-nous,  car une fois évaporés les rêves de starisation facile, les demoiselles pourront oublier une réalité qu’on aura rendu sordide par l’absence totale de sens, en se consacrant  à leur flirt de l’été ou à leur épanouissement dans la maternité. Toutefois, qu’on ne  s’y trompe pas. Le grand progrès de l’époque contemporaine, c’est qu’elle fait des garçons des filles comme les autres. Eux aussi ont droit à la Star Academy et aux  crèmes antirides, à la fashionvictimisation et au règne de la bienpensance universelle. Eux aussi s’épanouissent dans la maternité... pardon, la nouvelle   paternité. Eux aussi peuvent se noyer dans l’éternelle réitération du présent  intemporel et anhistorique, le présent du plaisir immédiat et fusionnel. »