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Louise Falstrault: 15 ans de carrière

Publié le 22 décembre 2010 par Claudel
Louise Falstrault: 15 ans de carrièreIl y a quinze ans, le journal La Petite-Nation publiait en première page un tableau de Louise Falstrault. C’est elle qui avait proposé cette idée de choisir un artiste peintre chaque année pour l’édition de Noël.
Depuis ses douze ans, Louise Falstrault peignait dans la cuisine, souvent le dimanche après-midi, mais le mois suivant la parution de son tableau dans le journal, Yvon Lemieux de Thurso, aujourd’hui décédé, l’a appelé et lui a proposé de faire partie d’un groupe Les artistes des Deux-vallées. Ce fut le début de sa carrière professionnelle, il y a quinze ans donc. Les expositions se multiplièrent, d’abord régionales puis provinciales en participant à des symposiums comme ceux de Kamouraska, de Baie-Comeau.
Après avoir enseigné neuf ans et travaillé seize ans au journal La Petite-Nation, elle décida de se consacrer à son art. L’artiste fit bâtir son atelier, l’ouvrit au public. Le temps de se faire un nom, de se faire une clientèle, elle s’assura d’un petit revenu en produisant, treize années de suite, le Guide touristique de la Petite-Nation. En 1997, elle devint membre fondateur des Créateurs de la Petite-Nation dont elle fait encore partie et qui organise chaque année une tournée des ateliers. Cette année-là également une première galerie d’art fut intéressée à présenter ses œuvres. D’autres s’ajoutèrent et aujourd’hui, quinze ans plus tard, ses tableaux se retrouvent à Calgary, Toronto et en Colombie-Britannique. Au Québec, c’est surtout à son atelier qu’elle reçoit les amateurs d’art.
Louise Falstrault a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses.
Quand peignez-vous?N’importe quand, mais j’ai longtemps dû me lever à 7 heures pour aller travailler à l’extérieur alors maintenant, ma journée ne commence guère avant dix heures. Je prends mon temps le matin et je peins l’après-midi, mais la peinture m’habite tout le temps. Et vous savez, être artiste peintre, c’est aussi être une femme d’affaires, un travailleur autonome, chercher des galeries, envoyer des portfolios, emballer des tableaux, faire de la promotion. Évoluer aussi dans son art, d’ailleurs depuis deux ans, je fais de la sculpture sur pierre, explorer les trois dimensions, c’est très différent et intéressant.
Combien de tableaux par année?Les bonnes années (de vente je veux dire), jusqu’à 140, mais ces années-ci autour de 80, ça dépend aussi des expositions que je fais.
Qu’est-ce qui vous inspire?La nature, toujours la nature, les arbres, les rivières. Je suis née à Montréal, mais j’ai toujours souhaité vivre à la campagne, je suis arrivée dans la Petite-Nation et j’ai su tout de suite que c’état ici que j’achèterais une maison et que je vivrais. Contrairement à beaucoup de peintres qui aiment peindre des maisons, des villages, je le fais à l'occasion, mais j’ai toujours préféré la nature sauvage comme le Groupe des Sept qui, je l’avoue, m’a influencée au début. J’ai beaucoup aimé Bruno Côté aussi qui est décédé il y a quelques mois. Je l’ai même rencontré et il m’a dit de l’oublier pour développer mon propre style. C’est ce que j’ai fait.
Peignez-vous en plein air?Je l’ai fait quelques années, surtout pendant les symposiums, mais je préfère la tranquillité de mon atelier. À l’extérieur, je suis trop distraite, je regarde partout, je m’attarde aux oiseaux, aux gens et j’oublie de peindre!
Donnez-vous des cours ou peignez-vous devant le public?Je n’offre pas de cours, mais il m’arrive de donner des ateliers et ça me fait plaisir de peindre devant les gens pendant les symposiums, les gens aiment toujours voir comment on peint et puis, c’est très valorisant de recevoir des compliments.
Vous faites partie des Créateurs de la Petite-Nation, c’est important pour vous?Oui, j’ai toujours aimé m’engager dans la communauté. J’ai fait partie du comité des loisirs de ma municipalité, je me suis battue pour garder le presbytère, j’ai fait partie de quelques comités culturels de la Petite-Nation aussi. On me dit souvent que j’ai une opinion sur tout et je voudrais en faire plus, mais j’aime aussi ma liberté alors je choisis mes causes et aujourd’hui je me consacre surtout à ma peinture.
Si vous gagniez un million, continueriez-vous à peindre?Je me suis déjà posé la question et je suis certaine que oui. Peut-être moins, je ferais peut-être moins d’expositions, mais c’est certain qu’un artiste, un vrai, ne prend jamais de retraite, on a ça dans l’âme.
Louise Falstrault a l’air timide au début, ne parle pas beaucoup, mais une fois à l’aise et si on lui parle couleurs, peinture ou même Petite-Nation, elle devient intarissable. Comme elle ne prendra pas de retraite, nous aurons l’occasion de la rencontrer encore lors d’expositions ou de symposiums ou tout simplement à son atelier. Un plaisir à ne pas bouder.
Ce texte a été publié dans le cahier spécial des voeux du journal La Petite-Nation qu'on peut visionner ici>>> (le chargement est un peu long pour qui n'a pas très haute vitesse, comme moi!)
(photo d'un tableau de Louise Falstrault)

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