المجد لله في الاعالي وعلي الارض السلام
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre »
NOEL 2010
Chers amis,
Il est des traditions particulièrement douces. Pour rien au monde, je ne manquerais ce rendez-vous que je vous donne depuis près de dix ans maintenant, au crépuscule de l’année finissante, à
l’aube de l’année nouvelle.
« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel. » (Qo 3,1)
L’année 2010 avait débuté sous les pires auspices. La révélation des crimes perpétrés avait blessé l’Eglise au plus intime mais, guidée par le Saint Père, dans la vérité et dans la compassion,
elle fit face à la tourmente. Signe de la Providence, que 2010 ait été l’année du prêtre aida à dépasser les traumatismes, à panser les plaies. La célébration du sacerdoce vint, à point nommé,
réactiver les liens si profonds qui unissent, membres d’un même corps, les prêtres et les fidèles. La voix de l’Eglise, un instant brouillée, put de nouveau porter haut et clair la Bonne
Nouvelle.
Le mal avait attaqué l’Eglise de l’intérieur ; à l’extérieur, pareillement, les ténèbres s’épaississaient. En Orient, les témoins du Christ furent, plus que jamais, la cible du fanatisme et
de l’obscurantisme. Annonçant leur disparition programmée, les Cassandre reprirent du service. Notre espérance s’en trouvait insidieusement entamée, quand le Pape réunit en synode les patriarches
et les évêques du Moyen-Orient. Dans ce dialogue à plusieurs voix, la parole se libéra et les média s’en firent l’écho. Les instances internationales à leur tour s’emparèrent du sujet, demandant
que soient respectés, pour les chrétiens aussi, les droits de l’homme.
Un des objectifs de ce synode, à l’issue duquel notre patriarche fut créé cardinal, semble d’ores et déjà atteint. Arraché à sa longue amnésie, le monde se souvient qu’il y a des chrétiens en
Orient, que l’on peut être catholique autrement que latin, arabe et cependant chrétien.
Entre les deux rives du christianisme, tant de ponts sont à construire par la prière, la charité et les visites ! Convaincu que rien ne vaut que la rencontre, « la visitation »
comme le disait un des évêques présents à Rome, j’ai accompagné en Egypte un groupe de pèlerins de Saint François de Sales ; des chrétiens soucieux de découvrir, non pas les pyramides-qui
répètent au demeurant, du fond des âges, que « l’homme ne vit pas seulement de pain »- mais l’Eglise Copte, une Eglise de la nativité, maternelle et féconde, fragile et
rayonnante.
L’Egypte se souvient avec fierté et humilité qu’elle a servi de refuge à la Sainte Famille, qu’elle a été le phare intellectuel, non pas tant de l’empire d’Alexandre, que de la chrétienté
naissante avec Athanase et Cyrille, surtout et avant tout avec les pionniers du monachisme, Antoine et Pacôme. Sans la prière des moines, l’Eglise ne serait pas. Présents autant que jamais dans
le désert, ils fécondent son sol aride, font lever dans les coeurs la semence divine.
« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel » .
Aujourd’hui, temps de joie, de tendresse et de paix, Noël s’annonce, Noël est là. Que la grâce de la Nativité enveloppe d'un délicat cocon protecteur l’année à venir et que son temps, quel qu’il
soit, clément ou chahuté, s’en trouve adouci.
Joyeux Noël et Bonne Année dans la sainte lumière de l’Emmanuel !
Mgr Michel Chafik
Recteur de la Mission Copte Catholique de Paris
http://www.notredame-egypte.fr/
-Chaque dimanche, messe copte à 11h en la chapelle « Notre Dame d’Égypte ».
15, rue Philippe de Girard. Paris 10ème. Métro : la Chapelle.