Pour Noël, une petite leçon d’histoire de l’art

Publié le 25 décembre 2010 par Paumadou

Il y a un sujet de j’évoque pas beaucoup (et j’ignore pourquoi, mais je vais me pencher dessus avec mon psy… quand j’aurai trouvé à un psy) : c’est l’art et surtout l’histoire de l’art.

C’est pourtant ma formation à la base et puis je pourrais vous en dire des choses ! Alors j’ai décidé de faire de temps en temps un billet sur le sujet, histoire de ne pas avoir passé 5 ans à m’user les chaussures dans les musées pour rien ! Et puis pour vous donner des clefs pour briller devant votre entourage quand vous visiterez un musée

Le premier sujet que je vais aborder, c’est un sujet que vous trouverez très souvent (il m’a été inspiré par un billet de Grillon du Foyer qui a visité le Louvre récemment - moi aussi je veux retourner au Louvre !!!).

Une Vierge à l’enfant

Alors on appelle un oeuvre d’art (sculpture, peinture, dessin…  Vierge à l’enfant quand elle représente Marie la mère de Jésus et Jésus bébé.
Marie, c’est la vierge (oui, selon le dogme catholique, la mère de Jésus est vierge quand elle le met au monde), et Jésus, c’est l’enfant (mais avais-je besoin de le préciser )


Marie, on la reconnait car elle en général jeune et belle. Mais surtout elle porte une robe rouge et un manteau bleu. Pourquoi ? Parce que sa robe, c’est le rouge de la Passion du Christ. Le Bleu, c’est le bleu de la voûte céleste. C’est également pourquoi il est parfois constellé d’étoiles. Elle porte également parfois un voile blanc qui symbolise sa virginité/pureté.

Jésus en général, il est souvent nu parce que c’est un bébé et que c’est Dieu incarné, il vient au monde parmi les plus pauvres et donc ne possède rien, mais ce n’est pas une obligation. (Notez le paradoxe : Marie et Joseph sont pauvre et n’ont rien… mais les Vierges à l’enfant sont souvent couverte de feuille d’or, des robes magnifiques…

Accessoirement, Marie tient parfois un livre. Ce livre est très symbolique, c’est la bible. Car Marie SAIT ce qui va arriver à son fils et donc, elle a déjà lu le nouveau testament qui à l’époque n’est pas écrit (puisque c’est l’histoire de Jésus).

Ca donne d’ailleurs des scènes amusantes comme dans La Belle Jardinière de Raphaël (ci-dessus) où Jésus essaye d’attraper le livre pour connaître son futur mais Marie l’empêche de le lire pour qu’il puisse l’accomplir pleinement. (là en plus vous avez le cousin de Jésus, Saint Jean Baptiste avec sa peau de bête et son bâton de berger surmonté d’une croix)

Les Vierge à l’enfant sont très représentés dans la statuaire du Moyen Age.


Les Vierges Romanes sont ce qu’on appelle des Sedes Sapientiae (Siège de Sagesse) : en fait, ce n’est pas Marie qui est le sujet, mais Jésus. Il est d’ailleurs plus souvent représenté comme un mini-adulte (vêtements, apparence, geste de bénédiction…. Marie lui sert en fait juste de trône. Vous les reconnaitrez facilement : Marie est assise de face et tient Jésus bien droit sur ses genoux . Ce sont des oeuvres qui datent de la période romane et du début du Moyen Age.

Les Vierges Gothiques sont totalement différentes. En général, elles sont debout et portent le bébé sur la hanche. Dans ces oeuvres, ce n’est plus Jésus le principal sujet, mais la vierge. Si vous observez une vierge déhanchée avec un bébé sur le côté, vous êtes devant une oeuvre de la fin du Moyen age, datant de la période gothique. A cette époque se développe le culte marial, c’est à dire qu’on commence à vénérer Marie comme la sainte des saintes. On lui construit des églises gigantesques (les fameuses cathédrales   »Notre-Dame » : à Paris, Chartres, Beauvais…

Pour retenir l’ordre chronologique des « postures » de Vierge à l’enfant c’est facile, il suffit de retenir cette anecdote :

Un jour, un homme ivre entra dans une église. Il se retrouva face à la statue de la Vierge à l’enfant, qui présentait bien en face d’elle, Jésus sur ses genoux. Le démon s’empara de l’homme ivre et il lança un caillou en direction de la statue. Mais comme quand il y a pas de diable sans Dieu, le miracle se produisit : la Vierge esquiva le jet en repoussant le bébé sur la hanche. Et voilà comment on est passé des vierges romanes aux vierges à l’enfant gothiques.