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Laurent Gbagbo: l’interview pince-sans-rire.

Publié le 27 décembre 2010 par Menye Alain

J’ai lu hier soir, l’interview que Laurent Gbagbo a donné au Figaro. J’ai cru simplement m’évanouir en constatant le degré zéro de la mauvaise foi. Il déclare, toute honte bue, qu’il est victime d’un complot ourdi par la France et les Etats-Unis. Il a osé et, ses zélateurs, aussi givrés les uns que les autres voient encore en lui, un homme, un vrai, or, on a simplement en face de nous, un putschiste. Sa farce atteint des cimes.

Laurent Gbagbo: l’interview pince-sans-rire.Le panafricaniste d’opérette, après avoir bradé la Côte d’Ivoire à Bolloré et Bouygues (France) a encore frappé. Mais, de qui se moque-t-il ? Il parle de souveraineté de la Côte d’Ivoire en acceptant de violer la Constitution de son pays ? Le drame c’est que, certains, par racisme, xénophobie et ignorance, perdus dans leur conviction et la propagande qui va avec, estiment qu’il a raison. Lui-même, dans son interview ose dire qu’il a le droit avec lui. Fichtre. Le Pr. Francis Wodié, juriste en droit constitutionnel, décrypte le coup d’état de Laurent Gbagbo en quelques lignes. Voici un extrait que vous pouvez retrouver dans son intégralité ICI:

La violation de la loi portant code électoral : son article 64 nouveau, alinéa 1er, tel que résultant de l’ordonnance de 2008 portant ajustements au code électoral, énonce : «Dans le cas où le Conseil Constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la Commission Électorale Indépendante qui en informe le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant Spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu ou au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du C.C. ».Comment se fait-il alors, que privant le candidat Alassane OUATTARA de plus d’un demi million de voix sur la base d’irrégularités graves (article 64 nouveau du Code électoral en inversant ainsi les résultats, le Conseil Constitutionnel n’ait pas cru devoir appliquer la loi en annulant toute l’élection afin qu’on la reprenne conformément à la loi ?

Lisez cette réponse de Laurent Gbagbo à une question du Figaro : « S’il y a un désordre intérieur, une guerre civile, il y aura des risques, car nous n’allons pas laisser piétiner notre droit, notre Constitution, ça il faut que cela sorte de la tête des gens. Nous n’avons pas peur. C’est nous qui sommes agressés. C’est nous qui avons le droit pour nous. Jusqu’où ceux qui nous agressent sont-ils prêts à aller ? » Nous sommes donc en plein délire. Il parle du droit. Lequel donc ? Celui qu’il lamine, triture, falsifie ? Défendre un voleur parce qu’on n’aime pas son  adversaire est simplement ridicule. Comment peut-on arriver à ce niveau de bassesse ? L’ivresse du pouvoir ?

Voilà un homme prêt à sacrifier son peuple pour se maintenir au pouvoir. Entre cynisme et mauvaise foi, mensonges insipides et salmigondis exécrables, il assène des contrevérités avec une aisance qui laisse pantois.  Dans sa logique morbide, il affirme même dans l’une de ses réponses que Bob, Robert Mugabé, avait raison. Une dynamique suicidaire, une transposition aux antipodes entre son cas personnel et celui du président zimbabwéen, héros de l’indépendance, lui. Voler, tricher, mentir, tromper alors qu’on traîne autant de casseroles, c’est être simplement dans une logique suicidaire. Le pouvoir aveugle et rend fou.

Le boulanger croit encore une fois qu’il peut rouler tout le monde dans la farine. Il a réussi son coup avec une moitié-même pas-, d’Ivoiriens, et veut tenter de le faire à l’échelle mondiale. Hors de question de soutenir un mytho, qui se cache derrière des « complots » pour servir ses bas instincts, en galvaudant le vrai combat des Africains, celui de la vraie indépendance. Et dire que certains donneurs de leçons osent même dire qu’ils sont intelligents et accusent, sans rire, les autres, d’avoir encore des chaines mentales.  Quand la vision manichéenne les quittera, ils comprendront…




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