Magazine Journal intime

Mon new canapé et moi

Publié le 27 décembre 2010 par Anaïs Valente

Ceusses qui sont sur Facebook le savent déjà, aujourd'hui, j'ai adopté un nouveau canapé.  Et puis deux fauteuils clubs miniatures.  Le tout en cuir noir.  C'est tout choli.

Tout choli maintenant que j'ai tout installé.

Mais quelle aventure.

Ça vous dit que je vous la conte, mon aventure-canapé ?  Je sais que vous adorez ça, que je vous raconte mon quotidien stupéfiant et tellement fascinant.  So fascinating.

Nous sommes en octobre 2010.

Deux ans que je dis à tout le monde "j'ai envie d'un nouveau canapé".  En d'autres termes, je veux remplacer mon vieux canapé par un neuf, et remplacer mes deux fauteuils en rotin de chez Ikéa, que j'ai tant vu que j'en ai la nausée d'écoeurement, par je ne sais pas quoi : un micro-canapé, un pouf rectangulaire, des petits fauteuils club de bureau... un truc du genre quoi.

Deux ans que j'en parle.

Deux ans que je feuillette les catalogues.

Deux ans que je regarde les publicités.

Deux ans que je trouve rien qui me plait.

Je veux du cuir, pour changer du canapé en tissus qui partage ma vie depuis quinze belles années.

Et chez Ikéa, zont le modèle en cuir noir.  Mais je l'aime pas trop.  Je préférais l'ancien, qu'ils ne vendent plus.  Qui est d'ailleurs dans la salle d'attente oùsque je bosse, même que je bave dessus chaque fois que je le regarde.  J'aurais dû l'acheter y'a cinq ans, voilà tout.

Lors de ma dernière virée Ikéa, j'ai tellement tergiversé devant le nouveau modèle, que je trouvais immonde, mais je tentais de me convaincre du contraire, que les amies qui m'accompagnaient m'ont dit "bon ça suffit, si tu hésites tant, tu le prends pas, c'est qu'il est pas fait pour toi".  Apparemment, les canapés, c'est comme les mecs, si on hésite, c'est que c'est pas le bon.

Ensuite chuis allée avec une ancienne collègue dans un tout joli magasin, où elle avait repéré un tout joli canapé gris.  Il était en effet tout joli.  Mais c'était un "une place et demi", et moi me faut un deux places.  Oui, j'ai beau être une pauvre célibattante, me faut un deux places, pour m'avachir à mon aise.  Dans l'absolu, je rêve d'un canapé d'angle avec une... euh, une liseuse ?  J'ignore comment s'appelle ce pouf intégré qui se place souvent à l'extrémité des canapés d'angle, formant un genre de C.  Dans l'absolu, voilà donc mon rêve.  Mais en pratique, vu que mon salon est petit comme un mouchoir de poche lavé à 90 degrés, un deux places est le seul modèle capable d'un séjourner. Mon salon est un petit rectangle qui accueille, outre une fenêtre, une porte et une cheminée.  Il reste donc peu de place pour caser un téléviseur et un salon, je vous le dis.

J'ai donc pas acheté le canapé gris, nonobstant sa beauté incommensurable et le fait que si je l'achetais dans la minute je recevais le pouf gratuit, mais si je revenais le lendemain c'était fini.  Ce genre de procédé ne m'inspire aucune confiance.  Et, sachant qu'il m'a fallu une année pour remplacer ma TV qui s'éteignait sans vouloir se rallumer, année durant laquelle j'ai, à chaque panne, utilisé une vieille petite TV qui ne mémorisait aucune chaîne lorsqu'on l'éteignait, sachant que mon premier appareil numérique a fait des siennes trois ans avant que je le remplace, vous imaginez bien que chuis pas du genre à acheter un canapé en une minute, non mais.

Et puis, en octobre dernier, Mostek, dans un élan de bravoure intense, de sens de l'abnégation incredible et de témérité folle, me propose d'aller visiter un magasin de meubles dont j'ignore tout à l'instant où elle me le propose : USICO.

Rendez-vous est pris pour le samedi matin 9 heures.

C'est tôt.

Ce que j'ignore, c'est que Mostek, me connaissant, a planifié sa journée afin de pouvoir rester dans le magasin au bas mot jusque 13 heures, se disant qu'il me faudrait bien ça pour analyser chaque canapé, puis repartir sans acheter quoi que ce soit.

Ouh la vilaine, penser ça de moi, m'enfin.

Depuis trois jours, j'analyse le site web du magasin, je repère le canapé de mes rêves, je mesure mon salon, note les mesures des canapés, vérifie les tons, et je fais même un plan de mon futur canapé, histoire de voir ce que ça donne.  Je réalise alors que ça donne rien, le canapé envahit tout, exit le canapé de mes rêves.

Mais je garde espoir, y'aura peut-être sur place un tout choli canapé non repris sur le site web.

Nous arrivons donc chez Usico, énorme magasin qui propose non seulement des canapés, mais tout ce qui peut meubler un domicile.

Je me précipite vers l'ex-canapé de mes rêves, qui, en vrai, est super pas beau, super trop moderne, super pas assorti à mon intérieur fait de portes en pitchpin et de la plus belle et plus rare cheminée du monde, j'ai nommé ma cheminée en bois.

Comme quoi, confirmation est faite : les canapés, c'est vraiment comme les mecs, ça peut être charmant et séduisant en photo sur un site "de rencontres" et s'avérer moche et pas confortable en réel.

Le vendeur, charmant, lui, en réel, vient nous proposer son aide.  D'habitude, j'ai tendance à refuser, préférant mater à ma guise.  Mais là j'accepte, et je lui déballe tous mes malheurs : mon salon petit comme un unicellulaire, l'impossibilité d'accueillir ces canapés modernes dotés d'accoudoirs de 99 centimètres de large, mon envie de cuir noir, et tout le touttim.

Et, telle une bonne fée face à Cendrillon, mon nouvel ami le vendeur, qui a tout compris de mes malheurs (et ça rime), m'emmène vers le canapé des mes rêves.

Un véritable coup de foudre.

Trois minutes plus tard, je rejoins Mostek et lui annonce "ça y est, j'ai trouvé, j'achète".

Elle s'évanouit un bref instant.

Quand elle reprend ses esprits, je lui confirme que commande est passée.

Incredible but true.

Dix minutes plus tard, j'ai trouvé des petits clubs adorables qui complèteront à la perfection le canapé.

Les mauvaises langues qui me disent indécise n'ont qu'à bien se tenir.

Huit à dix semaines d'attente, et ça y eeeeeeeeeest... enfin ça y seraaaaaaaaaaaa.

(suite bientôt, sorry les petits loups, mais le canapé est arrivé ce jour, pas eu le temps de terminer ce déjà long billet)


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