Magazine Journal intime
Dernière séance : "Le nom des gens" de Michel Leclerc
Publié le 29 décembre 2010 par BestofdIl ne s'agit pas de ma dernière séance de cinéma (j'ai vu "Que justice soit faite"), mais de mon dernier coup de coeur, celui qui tire le rideau de mon année cinéma 2010 qui a mon grand regret n'a pas été aussi riche que je l'aurais souhaité.Je suis passée à côté de beaucoup de films que j'aurai aimé voir et ceux que j'ai vu à l'exception de quelques uns qui se trouvent pour certains ici ont tout juste contenté ma cinéphagie.Puisque l'on parle d'ores et déjà de palmarès 2010, je dirais que le cinéma français( pour en parler un peu ici quand même) ne nous a pas vraiment gâté cette année contrairement à 2009. Et que l'on ne vienne pas me parler des Petits mouchoirs qui est pour moi un film de vacance tout juste sympathique.Parlez moi à la rigueur des hommes des Dieux (que je n'ai pas aimé) là nous pourrons discuter. Ne comptez pas sur moi pour vous entretenir de comédies à l'humour potache (à ne pas confondre avec "Potiche"). J'y vais vraiment très rarement voir jamais. En revanche depuis "36 quai des Orfèvres" j'aime les policiers et déplore que les polars et les thriller soient si rares et/ou mauvais.
Il faut tout de même reconnaître qu'un nouveau genre de comédie à l'américaine (vraiment divertissant, un brin sociale mais sans prétention) s'est définitivement installé en France et ceux qui s'y essaient le font plutôt bien ("Tout ce qui brille", "L'arnacoeur").
J'aime le Cinéma d'auteur mais les français ont pour moi l'art et la manière de galvauder ce genre.Pourtant je m'accroche et refuse de fermer la porte à ce cinéma qui a beaucoup à dire et encore tellement à prouver...J'en tiens pour preuve "Le nom des gens" qui sur le papier hormis l'apparition trop ricaine de Lionel Jospin ne me disait rien qui vaille.A l'arrivée un film qui vaut vraiment le détour, pas une claque, mais une bonne surprise."Le nom des gens" c'est l'histoire de Bahia Benmahmoud une jeune femme née d'un père algérien sans papier et d'une mère française babacool.Docs Martens colorées, mini jupe et décolleté jusqu'au nombril (quand elle n'est pas carrément nue) Bahia fait preuve de solides convictions politiques qu'elle exprime dès que l'occasion se présente . Plus qu'un engagement, la pensée de gauche est pour elle une véritable religion, au point de se servir de ses talents sexuels pour "convertir" tout ceux qui votent autrement.Dans sa croisade pour une France black-blanc-beur telle que SOS racisme la rêvait dans les années 90, elle tombe sur David Martin, un homme plus âgé qui lui ne conçoit pas le monde de façon aussi manichéenne.Ces deux là n'ont a priori rien en commun, et pourtant ils se retrouvent liés par une romance plus salée que sucrée qui donne de la matière à cette comédie politique et sociale plutôt légère mais néanmoins engagée (à gauche, ce qui je le comprends peu lasser certains).Si au départ le jeu de Sara Forestier m'a un peu inquiété voir agacé car je craignais qu'elle nous serve justement du Sara Forestier, 1er degré époque allant de "L'esquive" à "Hell", j'ai rapidement été rassurée car le scénario de Baya Kasmi (en partie autobiographique) sous ses abords de simplicité presque paresseuse demandait un jeu d'acteur avec un peu plus de complexité tout en restant léger, et nue pour Sara !A la fin du film, j'ai même éprouvé du respect pour Sara Forestier, ce rôle était vraiment pour elle, je ne vois personne d'autre. C'est que Bahia c'est un peu l'Aggripine de Claire Bretécher, le genre de nana que l'on voit finalement que dans les bandes dessinées, comme si dans la vie c'était pas possible d'être aussi engagée de manière gratuite.Enfin ceci est un autre débat.Sinon que dire à part que Jacques Gamblin, je découvre et j'aime, beaucoup même !Et puis Jospin on en redemande, non ?