Magazine Journal intime

J’ai testé le réveillon annulé

Publié le 30 décembre 2010 par Anaïs Valente

(passqu'il va de soi que ce blog continuera comme avant durant 2011, vlà du billet classique, comme d'hab quoi...)

Cette année, j’avais prévu le même réveillon que l’an dernier (si vous avez oublié ce dont il s’agissait, retournez 365 jours plus tôt pour le découvrir).  C’était sans compter sur la neige, la vilaine.

Déjà qu’il a fallu déployer une énergie folle pour s’inscrire à ce réveillon.  Les organisateurs sont pleins de bonne volonté, mais niveau organisation… ce sont des organisateurs désorganisés.  On leur pardonne, vu que c’est pour une bonne cause.

Une fois notre inscription confirmée, ainsi que nos tâches de la soirée, vlà que la neige redébarque et bloque la voiture censée nous emmener là-bas. Une voiture bloquée dans un village lointain = impossible d’aller au réveillon.  CQFD.  Bien sûr, j’ai pensé y aller seule.  J’aime pas faire les choses seule, c’est un fait, mais là j’aurais osé.  Sauf qu’aller là-bas à pied dans la neige, no soucy.  Mais en revenir, tard le soir, à la merci des tueurs en série de Noël, non merci.  On s’est fait la réflexion récemment qu’avec la neige, même la plus noire des nuits semble moins effrayante, mais les tueurs en série ne font pas grève quand il neige, non non non.

Me vlà donc condamnée à réveillonner seule avec mon rat.

Pas amusant.

Enfin, si, le rat est amusant, mais l’idée de ce réveillon seule, alors que je me réjouissais de pouvoir à nouveau offrir mon aide et passer un réveillon génial, c’est encore pire que l’idée d’un réveillon seule quand on l’a depuis des mois, cette idée.  La déception est plus grande.  La solitude est plus cruelle (bon, promis, je jouerai pas ma Cosette).

Mais pas le choix, sauf à me faire inviter dans une famille heureuse (toutes les familles heureuses gardent une place vide pour un malheureux ou une malheureuse non ?), je mettrai le petit Jésus dans la crèche toute seule cette année.

Il est 17 heures. 

La neige est devenue folle dingue de mon pays, au point qu’elle le recouvre entièrement sur une hauteur de 40 centimètres.

J’ai rien dans mon frigo.

Et dans 7 heures, c’est Nowèl.

L’heure est grave.

Le matin même, j’ai entendu qu’un groupuscule révolutionnaire namurois, les « Crous du cul », à moins qu’il ne s’agisse des « Crew du cul », ont transformé la citadelle, recouvrant ses spots blancs de filtres mauves et oranges.

Je décide d’aller voir ça.  J’enfile mes bottes de compétition et je me lance dans l’aventure : marcher jusqu’à la citadelle.

Je découvre de petits biscuits dans ma boîte aux lettres.  J’ai une bonne fée.  On dirait des sablés au chocolat.  Une fois le sachet ouvert, ça sent le fromage : des sablés au parmesan.

Nous partons donc, mes sablés et moi, vers la citadelle.

En chemin, je scrute l’intérieur des maisons.  Paraît que c’est pas poli, mais j’adore.  Les tables sont dressées.  Les convives sont attendus.  J’ai l’impression d’être la petite marchande d’allumettes, du coup.  Je me sens d’un triste, je vous dis pas.  Alors je continue à marcher.

Et je découvre la citadelle.  Mauve et orange.  Trop belle.

Je m’offre une petite méditation sur le sens de la vie et tout et tout, en mangeant mes sablés.  Je sens même une chtite larmichette rouler sur ma joue.  Nan, je ferai pas ma Cosette, je l’ai promis.  Mais c’est une expérience scientifique comme une autre : preuve qu’une larme ne gèle pas, même pas grand froid.

Je rentre ensuite chez moi préparer mon réveillon.  Sur le chemin du retour, je croise une bande d’oies qui préparent le réveillon, heureuse d’avoir échappé à la tradition du foie gras, j’imagine…

J’ai rien acheté pour mon réveillon censé se passer ailleurs.  Fort heureusement, j’ai toujours dans mon frigo, en période de fêtes, du foie gras et du magret de canard.  Je me fais donc quelques toasts en guise d’entrée.

J’allume mon pc, histoire de voir si d’autres âmes solitaires traînent sur internet.  Vive le monde moderne, qui permet d’être seule sans réellement l’être.

J’allume aussi la TV, histoire d’avoir un super bruit de fond. 

Puis, la veille, j’ai acheté une lasagne Farniente. 2,59 eur : le prix de mon repas festif.  Je rigole, mais elle était divine, cette lasagne.  De circonstance pour la venue du divin enfant, tout compte fait. Avec du coca light, c’est parfait.  Jamais d’alcool chez moi.  Juste des bulles.

Je zone devant la TV.  Ennui profond.  Ennui psychologique, of course, car je ne m’ennuie jamais en général.

Alors, en plus d’internet et de sa page de rencontres orange, sur laquelle surfent finalement pas mal de gens, j’ouvre MSN, enfin Windows Live Messenger que ça s’appelle.  Et puis Facebook.

Et finalement, les heures filent à grande allure.  Entre les discussions avec ceusses dont le réveillon est terminé à 20 h, ceusses tout seuls car leur voyage au bout du monde a été annulé because pas de décollage d’avion because neige, ceusses ou plutôt celle qui m’allume sa webcam pour me plonger dans l’ambiance de son réveillon festif, ceusses seuls chais pas pourquoi, ceusses, ou plutôt celle, qui fait des cougnous et m’en fera livrer un demain, ben je ne sais plus où donner de la tête.

Je mène de front trois conversations,  puis quatre, puis cinq.  Je fais connaissance avec plein d’hommes ultra sympas.

Et, étonnamment, il est 2 heures du matin.  L’heure d’aller au dodo.

Finalement, c’était un chouette réveillon.  Pas comme les autres, mais chouette.

Et le lendemain, 9h30, je reçois le plus gros cougnou de toute ma vie : un cougnou de compétition, ma bonne Dame.  Délicieux en plus.

Bon, j’espère tout de même que l’an prochain blanche neige boudera un peu plus et que je pourrai reprendre mes activités réveillonnesques habituelles.

 Photos de la citadelle (les couleurs sont pas comme sur la photo, beaucoup plus jolies en vrai) puis le réveillon des oies.

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