Jour 44 (c'est très long)

Publié le 03 janvier 2011 par Miimii

J’ai passé une dizaine de jours à Marrakech avec les filles. Les parents de S. louent un appart’ à la Palmeraie sur le golfe.

J’ai passé les premiers jours à Marrakech à rester tout le temps avec mes amis Marrakchi et les filles. On s’est fait des soirées pépères et des soirées de folie. La ville est encerclée, plein de célébrités passent noël et les fêtes de fin d’année ici. On a entendu la rumeur que l’Emir du Qatar et sa femme, Jacque Chirac, Paul McCartney, Eric Cantona, Jermaine jackson, Thierry Henry, Rachida Dati, Jamel Debbouze , Gad El Maleh , et entre autre Hamed Ben Khalifa ...sont à Kech pour les fêtes. Franchement, je n’ai vu personne, même pas à la Mamounia, le soir de Noël.

Nous avons participé à un succulent dîner au restaurant marocain, je pense avoir mangé le plat le plus succulent de ma vie : Un tagine de homard et artichauts avec émulsion à la truffe. Une vraie explosion de saveurs. Les parents de S. étaient là, avec leurs amis marocains, ils nous ont notamment présentées aux participants du concours, ainsi qu’à « Fahd » le fils de l’un des proprios de l’hôtel. Nous avons vraiment passé des moments extraordinaires, les tours des bars, des restos chics et des boîtes de nuit, mais aussi des soirées privées. Pour une fois, j’étais suiveuse et complètement fascinée par ce monde qui est tellement éloigné du nôtre. Bien que certains comportements de « Fils de riches » sont assez ressemblants.

Nous avons élu domicile au Murano (Palmeraie), qui consiste en la clôture de notre soirée avant de rentrer dormir à l’appart’. Moi qui connait bien Marrakech, je conseille quelques lieux aux personnes désireuses de jeter un coup d’œil à cette autre dimension du Maghreb, l’incontournable destination : le Ksar Char Bagh , pour manger français face à une vue magnifique, un dîner au Bo Zin en écoutant de la bonne musique et en savourant d’excellents petits plats dans une ambiance Lounge. L’incontournable boite de nuit le Théatro, qu’on ne peut pas ne pas connaître si on connait Marrakech (Boite de l’hôtel où ont séjourné mes parents, Sam et leurs amis, j’y viens...). Un petit verre au Skybar, de la live music au 7ème étage de l’hôtel Renaissance (de Marrakech).

Je passais ma journée à dormir. Petit dèj vers 14h et c’est là que la journée commence. J’ai pas mal d’amis sur Marrakech, et d’autres de Rabat qui sont venus me voir. J’ai passé une journée et une nuit à Casa chez une amie et je suis retournée à Marrakech pour retrouver les filles, mes parents qui débarquaient pour le réveillon, et... Samuel.

Le 31, avec les filles on s’est fait une journée Cocoon, nous nous sommes relaxées au Spa de l’hôtel Es Saadi de la famille Bouhlal, et on nous a préparées pour le réveillon à l’institut Dior de l’hôtel. Une fois sorties du spa, j’ai dit aux filles que je passais la journée avec mes parents qui étaient à ce même hôtel. J’ai passé effectivement quelques heures avec mes parents, à traîner. Mes frères et sœurs sont restés à Tunis, alors j’ai eu droit à la morale « Mamanale » (Maman-ale) du dernier jour de l’année. Elle me dit qu’elle est très heureuse d’être venue pour être seule avec moi, qu’elle est très heureuse d’être avec papa qui va beaucoup mieux et elle me propose même de prendre la chambre mitoyenne pour qu’on puisse passer plus de temps ensemble, qu’elle m’aimait, qu’elle était très fière de moi, et qu’elle souhaite que cette nouvelle année soit pour moi une année de sagesse,avec moins de rébellion, d’excès et d’obstination. J’ai fini en larmes, parce que moi de toutes les façons... les fins d’années et les déclarations d’amour ça m’a toujours fait chialer.

Mais entretemps, il ne fallait pas que j’oublie d’aller voir Sam qui s’impatientait, et que je n’avais vu que 5 min à la réception de l’hôtel en présence de mes parents, qui n’a pas mon numéro de mobile marocain et qui est aussi dans une chambre de cet hôtel. Nous avons fait l’amour en plein milieu de la réception de l’hôtel mais c’était du sexe du regard, parce qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement. J’avais le cœur qui battait en le voyant, il m’avait manqué ces quelques jours, et j’étais très heureuse de passer le cap de l’année à ses côtés, même si on ne pouvait même pas se toucher.

Toute la bande de mes parents est là, ils passent tous le réveillon chez un ami marocain et je pense les accompagner.

Voilà un bon moyen d’être avec Sam, pour qui j’ai eu des palpitations et des papillons dans le cœur depuis que je sais qu’il allait me rejoindre avec comme couverture, le tournoi, mes parents et tous leurs amis. Ça me soulageait de me dire qu’il ne venait pas pour moi, il fallait que je passe mon temps à faire passer la raison avant les s... le reste.

Je ne l’aime pas, mais ça me rassure de l’avoir dans ma vie. Enfin, je ne le déteste pas non plus... mais il me fait peur, très peur. Il a l’air si sûr de lui, il a tellement l’air de contrôler la situation... c’est un truc de dingue, ce que j’ai l’impression d’être une chieuse face à lui. Il sait qu'il ne m'aime pas, ne me montre pas qu'il m'aime, ne veut pas que je l'aime, se fiche de savoir si je l'aime ou pas... et ne se pose pas de questions, il préfère mener.

Alors, je pense que m’envoyer valser droit dans le mur est un jeu d’enfant pour lui. Du coup, métaphore pour métaphore... je préfère grimper aux rideaux.Je suis allée le rejoindre, nous avons passé de magnifiques moments volés, et même eu droit au baiser de minuit derrière un pilier.

~Nouvelle réso #1: moins de vulgarité !

Les filles ont passé leur réveillon toutes seules, elles avaient besoin de se retrouver, cette fin d’année marque un tournant pour elles deux.

Alors s’est avec un plaisir et une dévotion que je ne comprenais pas moi-même que j’ai rejoins mes parents à leur hôtel pour aller chez leurs amis, dont la maison s’approche de très près à un palais des 1001 nuits.

~Nouvelle réso #2 : Arrêter d’exagérer, mais j’y peux rien, je kiffe grave le Maroc.

La soirée organisée pour nous était féerique, un diner succulent, des gens intéressants, des conversations amusantes, des hommes d’un charisme aveuglant qui sentaient tellement bon.

~Nouvelle réso #3 : me décréter fétichiste et l’assumer en tant que perversion sexuelle :).

Mais le plus beau était le mien sans aucune négociation, sans aucune hésitation. J’aurais fait n’importe quoi ce soir là pour dormir dans ses bras. Il m’a servie, m’a parlée, m’a fait danser et m’a même embrassée à l’abri des regards. Il le faisait avec une telle classe, une intelligence et une subtilité qu’on n’y voyait que du feu. On lui aurait donné le bon Dieu sans confessions... Moi, j’avais l’impression de rêver. Et pour les autres, il avait l’air de s’amuser avec la fille de son ami, en tout bien tout honneur, puisqu’il est seul et qu’il la vue grandir, ça avait l’air courtois, et sympathique. Mais comment personne n’a vu ses regards ardents, sa manière de attraper par la taille, d’enfoncer ses doigts dans ma peau, de me caresser le dos sans en avoir l’air. Je suis fascinée... c’est le mot.

~Nouvelle réso # Arrêter de baver... au risque de me brûler les ailes.

Mes parents étaient heureux d’être là, d’être ensemble, de s’amuser... ils n’arrêtaient pas de me prendre dans leur bras, de m’embrasser, de me présenter comme leur fierté, leur fille, aux ambitions d’aciers, qui bosse dans le marketing et la mode d’une grande enseigne du pays. Nous avons vraiment passé une excellente soirée.

Sam m’a fait une proposition, celle de l’aider à lancer sa marque à Tunis, et au même moment, il se faisait des contacts pour également trouver des distributeurs au Maroc, en me présentant comme son associée. Prise par surprise devant cette annonce publique, il me dit « Deux choses : 1- ça justifie la forme de relation qui existe entre nous, 2- ça fait plus sérieux d’avoir des associés, même si gaulés comme toi, c’est une vraie tentation et enfin 3-J'ai demandé l'autorisation à ton père. »

Nous sommes tous rentrés ensemble de cette magnifique soirée, au petit matin. Et après un petit déj typiquement marocain avec du thé à la menthe bien chaud, chacun est allé dans sa chambre. Ce qui sous entendait que je devais rentrer à l’appart’ des filles. Enfin, c’est ce que j’avais dit à ma mère, qui a insisté pour qu’on l’hôtel me réserve un taxi et qu’elle me voie partir.

~Nouvelle réso #5 : Arrêter de mentir à ma mère.


J’ai fait un petit tour en ville avant de payer ma course, ainsi que quelques dirham de plus pour gagner la confiance du chauffeur et la confirmation qu’il m’avait déposée à la Palmeraie.

Quand je me suis retrouvée dans la chambre de Sam, il m’a prise dans ses bras, a éteint la lumière, et m’a dit « Silence petite, dors ! ». Je me suis exécutée, je me suis endormie, rassurée, heureuse et bien au chaud.

Quelques heures plus tard, il m’a réveillée et on a pris un taxi en se faufilant pour aller à la place Jemaa El Fna pour manger des cochonneries.

Il me déstabilise. Lorsque nous sommes seuls, on est comme deux jeunes amoureux, à se séduire, se toucher... mais dès qu’une tierce personne montre le bout de son nez...il se contrôle tellement, qu’il m’en donnerait des cours. Mais à aucun moment, je n’ai pu savoir ce qu’il pensait réellement. Et durant tout le séjour, même seuls, il n’a abordé aucun sujet, n’a pas parlé de « nous ».

A manipulateur, manipulateur et demi...

~Nouvelle réso #6 : Ne plus croire quand j’ai l’impression de tout contrôler.


Parfois, il a ce regard, effrayant, limite pervers. Qui me rappelle ce livre (Les Manipulateurs sont parmi nous) que j’ai lu quand je me suis sortie difficilement des griffes d’un manipulateur qui avait pour ambition de me résoudre à devenir une loque humaine... Les psy disent que les manipulateurs ont un regard particulier, et un jeu de regard particulier... Sam a un regard, une façon de me fixer troublante, comme s’il voulait m’extorquer mes pensées et qu’il voulait en prendre le contrôle. Le livre disait aussi qu’ils ont des expressions ambigües, des émotions complexes et parfaitement maîtrisées. Ça sent le vécu pour moi. Mes souvenirs remontent, et je me rappelle vaguement l’emprise sous laquelle je me suis retrouvée à un moment de ma vie. L’expression illustrative est exactement « vendre son âme au diable » face à ce constat fulgurant, dont j'ai pris conscience en une fraction de seconde, dans un moment où j'allais parfaitement bien.

Un frisson parcoure mon corps, et alors qu’il m’embrasse le creux de la main en me jetant « ce regard » inquisiteur, interrogatif et lourd de sens. Je lui demande de rentrer, il n’a pas l’air de me comprendre et ne me brusque pas, et pourtant je sens qu'il estime mon angoisse, et qu'il la sent même monter. Lui qui a l'habitude de me rassurer par sa présence, ne fera rien. Il accepte et ne me pose aucune question.

Pendant tout le trajet, j’avais en tête qu’il fallait que je garde le contrôle, que je garde une distance de sécurité, même si je me tromper sur son compte, le risque est trop grand. Il me caressait la main d’une manière si... explicite que je n’avais qu’une envie c’est de céder à la manipulation, de replonger dans les délices de cette relation si délicieusement ambiguë. En total conflit avec moi-même... alors que je ne savais pas ce qu’il pensait, maintenant, je ne sais même plus ce que je pense, ce que je veux et ce que je peux faire avec lui.

Le risque est bien trop gros pour tenter le coup et de se retrouver face un psychopathe qui cette fois ci, m’anéantira. La dernière fois je m’en étais sortie in extremis, mais j’en suis encore trop faible, pas remise et pas la moindre capacité de jugement.

A cet instant, j’ai le corps qui vibre, comme si j’étais en pleine hypothermie. Il me dépose à la Palmeraie, m’embrasse sur le front comme s’il était un ami, qui me réconfortait du potentiel monstre pour qui je commençais à avoir des sentiments ou alors qui habilement avait réussit à commencer à me soumettre à son emprise.

Je rentre à l’appart’, je rejoins mon lit sans bruit, et je commence à amasser les forces pour casser ce lien sans en souffrir.

Me rendre à l’évidence que je ne suis qu’une princesse en apparence, qu’il s'obstine juste à devenir indispensable, qu’il a juste accepté mes travers de gamines gâtée pourrie pour mieux me les faire payer plus tard. C’est ce que son regard me dit, que je ne perds rien pour attendre. Et moi comme une conne pendant un moment j’ai cru qu’il sous entendait, « tu ne perds rien pour attendre que je te coince entre deux draps ». Il m’a coincée entre deux draps hier soir, et a tu mon désir pour dormir. De quelle princesse parle-t-on?... Puisque mes désirs ne sont pas toujours écoutés et pris en compte, comme il est sous entendu.

A cet instant, je me sens folle comme à un certain moment de ma vie, quand je pensais n’avoir aucune capacité de jugement, ni sur moi, ni sur les situations, ni sur les autres, que je me laissais porter par les extrêmes... Il vaut mieux que je me retire de cette ambiance que je trouve soudainement très malsaine, et qui me rappelle de mauvais passage de mes tribulations qui ont failli me coûter ma santé mentale.

Je retourne auprès des filles et de mes parents, je termine mon week-end en beauté en étant suffisamment distante vis-à-vis de lui, pour que ceux qui se doutaient de quelque chose le soir du réveillon en soient dissuadés et quant à lui, qu’il comprenne que je ne veux pas de son flou, et de son amour pour les situations ambiguës et de l'emprise qu'il veut avoir sur moi, et même si je me trompe sur son compte, qu'il comprenne que je suis un être fragile, peu réceptif à ses messages de réconfort, de soutien et d'assurance. Je n'ai pas confiance en lui.