Résolutions

Publié le 03 janvier 2011 par Almiragulsh @DBEDF
Ce qu'il y a de bien avec le nouvel an, c'est que ça signifie qu'à un moment donné, on change d'année.
Et quitter cette chienne de 2010 m'a fait un bien fou. A minuit deux, je lui ai même gueulé "et qu'on te revoie plus, vielle peau!" en lui brandissant mon poing et mon majeur fièrement dressé. Salope.
Je suis parfaitement au courant que lever son majeur comme ça est totalement indigne d'une jeune fille bien élevée, ce que je suis censée être, mais en même temps, elle l'a bien mérité, cette chienne.
Entre la crise, les tremblements de terre et la mort de Claude Chabrol, personne n'a été épargné. 2010, c'est l'année ou prise d'une inspiration divine j'ai envoyé bouler mon premier CDI (certes précaire et avilissant) pour un CDD (lui aussi précaire et avilissant) (j'ai de la suite dans les idées). Evidemment, j'ai terminé l'année en adhérant au club très fermé des demandeurs d'emploi. En entrant dans le club, j'ai pris soin de cocher les cases "enchaîner les entretiens sans suite" et "ne pas coucher avec les bonnes personnes", histoire de rester le plus longtemps possible dans cette situation hyper confort. En 2010, je ne me suis pas remise au sport, je n'ai pas appris l'espagnol, je n'ai pas cessé de picoler, je n'ai pas arrêté de sortir des blagues foireuses et de montrer ma culotte. 2010 a été l'année de l'enrichissement professionnel et de l'estime de soi. Ce sera dur de faire mieux en 2011. Pourtant, je vais m'y atteler:

(ou pas)


  • En 2011, je vais passer mon permis.
C'est décidé. Je me vois déjà, sagement assise, la télécommande sur les genoux, avec à ma droite une minette de 16 ans qui fait claquer son chewing-gum en envoyant des sms à Kev de la 1ère7 (put1 le code sais tro relou c pir kun cour de franC je prefaireré ke tu foure ta lang antre mé amidal) et à ma gauche, une ménagère fraîchement divorcée et totalement paniquée, maintenant que Jean-Roger n'est plus là, c'est à elle d'aller chez Leclerc, heureusement qu'elle a réussi à récupérer le Rav4. Je me visualise très bien prendre un air très très concentré avant de décider que si la réponse "e) je traite le connard l'enfoiré de fils de sa mère la pute à routiers qui veut pas me laisser passer, rien à branler que je n'ai pas la priorité, tu sais pas à qui tu parles?" c'est parce qu'il y a une bonne raison.Je m'imagine très bien assise coté conducteur pour la première fois, demander au moniteur déconfit le plus naturellement du monde: "et le truc un peu phallique là, concrètement, à part sex-toy d'urgence, ça sert à quoi?"Je vois très bien la scène, pendant l'examen, ou je demanderai à l'examinateur s'il n'y a pas moyen que je m'arrête là pour faire pipi entre deux voitures, parce que sérieux, ça devient grave urgent, je risque de tremper les fauteuils de la C3.Je n'ai aucun mal à imaginer, une fois titulaire du fameux sésame et propriétaire d'une 4l que j'aurais repeint en bleu à pois rouges, lors de mon premier contrôle de routine par un agent des forces de l'ordre (j'aurais pris l'autoroute à contre-sens), la gueule du sus-nommé agent à la vue de ma photo de permis où je suis à mi chemin entre la grenouille ébahie et le caméléon sceptique, hésitant à faire un test ADN, juste pour être certain qu'il a bien à faire à un être humain et non pas à un reptilien genre V.
  • En 2011, je vais trouver du travail.
J'y crois à mort, je suis hyper confiante. J'ai tiré les leçons de mes (trop) nombreux entretiens infructueux. Je suis trop qualifiée: qu'à cela ne tienne, j'ai investi dans le tube de tip-ex et j'ai allègrement tartiné la partie formation de mon CV.Je ne connais pas les bonnes personnes: j'ai investi dans le wonderbra, des genouillères et un pshit au menthol et je suis prête à me mettre à quatre pattes, à passer sous n'importe quel bureau et à donner de ma personne. Faut dire que je suis désespérée, et que je suis prête à tout, étant donné que le pôle emploi m'a offert généreusement lors de mon inscription une réduction de pas moins de 20% d'estime de moi-même (c'était une affaire en or, j'ai pas eu le coeur à refuser). Et si même ça, ça ne fonctionne pas, j'envisage de monter ma propre entreprise. J'hésite entre devenir baby-sitter pour gallinacés ou ouvrir un bar à chats. Sinon je suis ouverte à toutes sortes de propositions, du moment qu'à la fin, je suis blindée de thunes.
  • En 2011, je me remets au sport
Mon cul est devenu tellement flasque, que quand je marche, je donne des coups de mollets dedans. J'exagère à peine. Il est temps que je me remette un peu à m'agiter, sinon, je vais me mettre à ressembler à un agglomérat de flambys ayant dépassé leur date limite de consommation. D'autant plus que l'excuse du "j'ai trop de travail j'ai pas le temps" ne tient pas. C'est donc décidé, pour cette nouvelle année, je me remets au sport. Je me serais bien mise au lancer de marteau ou à l'ultimate fighting, mais quelque chose me dit que je ne vais pas y trouver mon compte, culturellement et humainement parlant. J'ai pensé au yoga ou au pilates, mais un sport ou d'autres êtres vivants risquent de sentir l'odeur de mes chaussettes, c'est juste pas possible (si j'étais un super héros, mon super pouvoir serait de décimer les super-méchants avec l'odeur de mes chaussettes). Alors à la place, je vais me mettre à l'aviron. Souquer en cadence en regardant les canards et en me sculptant un corps de divinité grecque, pendant qu'un type me hurle dessus avec un mégaphone, ça me branche plus. Reste à parier sur le temps que je tiendrais cette résolution. Je table sur le cours d'essai, ou je tomberai probablement dans la vase, puis franchement à l'eau, avant de me prendre un coup de rame au coin de la gueule. Enfin, nous verrons bien.
  • En 2011, je fais en sorte qu'il se passe suffisamment de choses dans la vie d'Almira pour avoir envie de les raconter ici.
Et c'est probablement la résolution la plus importante.
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