01.01.11 Happy New Era

Il est déjà 11h, mes paupières sont trop épaisses pour rentrer dans leur enclos et mon coussin reste coller à mon facies. A moins que ca soit ma tête qui soit ancrée dans mon coussin… est-ce que j’entends encore résonner le fireworks du jour de l’an ou est-ce que c’est le mélange Peroni / Pure Blonde / Champagne qui jongle avec mes neurones? Enfin un de ces matins qui me font penser que l’enclume du Coyote doit faire bien mal…

Mais ce matin une longue journée nous attend. Quelque part à coté d’un jardin botanique. A Domain plus exactement.

Tout le monde se fout de mon breakfast donc passons directement a la météo: la chaleur vient éclaircir les idées embrumées de mon crane et le soleil s’amuse à poser des allumettes entre mes yeux.

Hyde Park: des gens se regroupent et avancent vers… Domain: un Marchand de glace (tiens j’ai envie d’une glace, étonnant). On avance tel un cheptel vers le jardin. De grosses basses, on doit s’approcher. Un mec fluo me demande d’enlever mes Wayfarer – Damn’ le soleil ne rigole pas, enfoiré de mec fluo – me scrute et me fouille. Le spectacle est d’abord visuel. Des carrures de Conan dans des marcels de surfer trop grands, des tatouages Samoa sur des peaux bronzées mais pas noires, de la crème sur les grains de beauté des gingers, des tongs Havainas et des lunettes carres de rigueur… Merde je suis tombe dans un vrai faux clip de The Game pour blancs becs. De l’autre cote du ring, des Stephanie Tanner en micro shorts en jeans, des maillots a ficelles ou à une pièce mais toujours très American Apparel, des Tees mouillés par la transpiration, des ventres parfois laiteux laissant apparaitre un mauvais piercing, du bon vieux tramp stramps … Le combat se fera donc a main nue.

Pour arbitrer tout cela de la bière achetée par trois cannettes, de la Smirnoff Ice, un peu d’eau mais juste pour l’envoyer sur son congénère.

Zone de bataille: Un jardin bien entretenu avec des arbres bicentenaires et CBD en format carte postale géante en arrière plan. Au milieu Centre Field ou trône l’annexe du vaisseau spatial de U2, devant The Island où flotte un igloo, et derrière Leftfield où l’ombre apporte du réconfort.

On commence par Gold Field, petit groupe de rock inde fort sympathique, qui me fait penser que la nouvelle génération est encore et toujours plus jeune. Je sens vibrer mon thorax, la fin du set de Beni n’y est pas pour rien. Chromeo-ooo débarque avec trop de lumière pour leur Don’t Turn The Lights On, un bon show pour nous rappeler que les eighties ne sont pas si loin. Yuksek fait lever les mains en l’air de l’attroupement aidé par des jets d’eau venus de la scène. On va chercher de l’ombre du coté du psychédélique et foutraque Neon Indian ; Whoah ce groupe est vraiment barre. Le Canadien A-Trak à l’aise dans son igloo fait une belle démonstration de ses compétences de DJ Hip-Hop… et merde les Conans breakdancent comme des Neo-Z en mode Haka. The Rapture envoie alors son disco rock et on danse sur Get Myself Into It à coté d’une vache blonde qui me lâche par deux fois « Watch out, this place is Groovy» . Tiens on arrive pile pour le I Think I Love U2 de Jamaica, décidément le rock hexagonal se défend bien sur les terres du Commonwealth. Un énorme Daffy Duck Sauce sort du vaisseau spatial, A-Trak revient arme d’un bon vieux Armand Van Helden pour enflammer une foule déjà carbonisée avec leur Barbra Streisand. Une serviette m’attend pour me reposer et rêvasser sur le rock psyché de Tame Impala.

Je réouvre les yeux pour déjà me remettre dans le bain avec les plus si fluos Klaxons. Tiens des blondins se sont vidés des sticks de Labello fluos sur le corps pour se la jouer neo-indien. La classe s’écrit également sur les torses « Swallow or it will come in your eyes»  « Paradise is down here» … J’ai faim, des Turkish Gozleme sont là pour nous nourrir. Un aussie me parle avec un assez bon français, me dit qu’il vient d’avoir 18 ans et qu’il va enfin pouvoir voir Justice en live. DVNO freestyle sur les beats de So-Me, plutôt mortel et finit son set par l’énorme I Love U So de Cassius. Alors que des chauve souries tournoient au dessus de nos têtes, les Casiokids arrivent pour nous rassurer avec leur joyeuse électro pop décalée et même en norvégien, ils n’ont aucune peine à attirer les foules. Un petit coup d’électro planante d’Aeroplane avant d’aller voir à quoi ressemble Art Vs Science… de la grosse turbine électro rock dont le Parlez-Vous Français? semble particulièrement plaire à l’audience. La blonde de la pub de JPG laisse échapper son repas derrière une barrière à coté d’une jeune Stacy Peralta qui garde sa tête entre ses genoux. Ne t’inquiète pas, Stacy, la délivrance est proche! Une Croix s’éclaire alors dans le vaisseau spatial; Gaspard et Xavier en DJ set font toujours dans la saturation mais aussi plus dans le groove. On entend de loin le Fear of Black Planet de Public Enemy, c’est fini.

Le champ se vide, les taxis défilent, une blonde insulte un chauffeur, je partage ma tant attendue glace Vanilla Top Choc avec ma douce. On rentre. La fraicheur de la nuit ne fait pas grand chose pour neutraliser le bourdon coincé près de mon tympan. On se couche…. Nan Nan Nan Nan Nan … Barbra Streisand…

Today was Field Day…