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Abidjan-Paris: le sempiternel poker menteur

Publié le 05 janvier 2011 par Menye Alain

Nicolas Sarkozy et Laurent GbagboDiantre !

Depuis plus d’un mois, la situation en Côte d’Ivoire est bloquée. A qui la faute selon vous ? Pas besoin de cogiter, les responsabilités ne sont pas partagées. Hier, le président français, tout en réaffirmant que son pays ne reconnait comme président, qu’Alassane Dramane Ouattara, a indiqué que la France n’interviendra pas militairement dans ce conflit africain. Quant à Laurent Gbagbo, il semble vouloir jouer l’apaisement, à moins de chercher à rouler dans la farine, la communauté internationale qui le désavoue. Ambiance.

Abidjan-Paris: le sempiternel poker menteur
Il y a un détail que les partisans de l’usurpateur d’Abidjan oublient, jouant les amnésiques. Les relations entre le pays d’Houphouët-Boigny et l’ancienne métropole, la France, étaient très tendues depuis la tentative de coup d’Etat contre le président mal élu Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002, qui s’est mué en rébellion dans le nord du pays. Après avoir contrôlé plus de 60% du territoire ivoirien, les hommes de Guillaume Soro avançaient sans grande difficulté vers Abidjan avant d’être stoppés par …l’armée française. Et par conséquent, le boulanger doit sa survie à la France qui est accusée aujourd’hui de jouer les impérialistes .

On lit ici et là que la France pyromane ne doit pas jouer les pompiers. Soit, mais, de quel côté sont les vrais pyromanes ? Il ne s’agit pas de  soutenir les propos de Sarkozy mais quand même. Certains, dans leurs discours amphigouriques nous disent aujourd’hui que le sortant ivoirien est de bonne foi lorsqu’il demande un recomptage des voix. Quel mensonge ! Qui peut croire à ce professionnel du double langage ? Il bloque tout depuis plus d’un mois et subitement, il devient un homme de consensus qui veut la paix ? Quelle ironie ! J’approuve l’attitude du clan Ouattara qui refuse de transiger. Avec qui au juste va-t-on discuter ? Un boucher ?

D’ailleurs, ce matin, Libération fait un reportage accablant sur cet homme qui mérite plutôt la CPI que le palais présidentiel ivoirien. Selon un diplomate français en poste en Côte d’Ivoire, le gouvernement français s’est montré complaisant vis-à-vis de Laurent Gbagbo qui voulait, en 2002, faire assassiner Alassane Dramane Ouatarra, le président ivoirien élu. Ce ne sont pas des paroles d’Évangile mais comment douter, avec un pedigree aussi colossal que les assassinats du Général Guei, de Rose Guei, du journaliste Kieffer,  de Monoko-Zohy, du docteur Dacoury-Tabley, les escadrons de la mort,  les charniers de Yopougon, etc ? Aucune enquête à ce jour. Cherchez l’erreur !

Les émissaires de la CEDEAO auraient dit ceci à Laurent Gbagbo:

- Pensez-vous à vous ou à votre pays ? Croyez-vous vraiment qu’il sera possible, à termes, de vivre sans ambassadeur, sans voyager, privé d’exportations puisque qu’un embargo sur les produits ivoiriens se précise ? Voulez-vous qu’on vous attaque pour sauver la Côte d’Ivoire du chaos futur ?

Il aurait répondu: non.

Alors, chant du cygne ? L’heure a sonné, le temps des biscotos et des salmigondis est terminé. Il faut qu’il rende son tablier pour permettre à la Côte d’Ivoire d’aller de l’avant. Que les Dumas et autres Vergès reviennent en France au lieu d’aller dans un marigot sans fin ni fond. Vivement la fin de la récréation !



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