Eye eye eye

Publié le 05 janvier 2011 par Secondflore

Il y a quelques années, j’avais découvert les portraits symétriques. Le principe est simple : prenez un portrait de face, découpez au milieu dans le sens de la longueur, faites le symétrique de chaque hémiface et vous obtenez deux portraits d’une même personne : le portrait droit, et le portrait gauche. Pas toujours si ressemblants que ça.
Ces portraits sont utilisés en morphopsychologie, rapport au cerveau droit et cerveau gauche. Pour ma part, je ne suis pas allé plus loin que l’intuition.
J’imagine que la morphopsycho analyse aussi les évolutions du bas et du haut du visage. Mais il est plus compliqué de s’amuser avec la symétrie...
Autant s’en tenir à l’intuition.  

C’était ce midi, ligne 4. La rame s’était vidée à Chatelet, je me retrouvais seul dans mon carré. Sur l’un des strapontins en face, de beaux cheveux bruns, un front large, finement ridé, et de beaux yeux gris-vert. Des yeux qui laissaient deviner une intelligence assez vive, mais qui pour l’heure semblaient perdus, non pas dans le vide, mais en eux-mêmes ; leur propriétaire (une petite trentaine, me soufflait mon petit doigt) semblait être en train de revivre un épisode un peu douloureux.
Pour en savoir plus, il aurait fallu que je lui demande voie le bas du visage, mais il était caché par la rambarde devant moi. J’ai levé le cou… Et là, surprise. Du nez au menton, j’avais face à moi une femme de quarante ans passés – les joues un peu molles d’une mâcheuse de chewing-gum, et une bouche fine mais triste, les commissures tirant vers le bas comme si depuis des années des soucis lui étaient accrochés aux mâchoires et lentement affaissaient le visage.
Un bruit sur ma droite m’a distrait quelques secondes, puis ai repris ma position initiale, branché sur le haut du visage de la jeune femme.
Elle essuyait une larme au coin de son œil gauche.

Ah, tiens, allez donc faire ce petit test, là (merci à toi, Sophie K).
Il s'agit de décoder des regards, en VO.
Vous risquez de vous surprendre vous-mêmes.