Les promesses silencieuses. Soufflées dans un vieux saxo étouffé à la fin d'une ballade. Les promesses silencieuses comme un refrain usé. Les promesses silencieuses murmurées devant des vagues d'hiver glacées. Les promesses silencieuses et l'on s'endormira heureux sur la tombe de nos voeux. Gorgé de ces promesses assassines on partira heureux parce qu'à deux c'est mieux et on ne se quittera pas, non, non jamais, je t'aime bien. Trop tu sais.
Et les promesses de nos instants éparpillées disparaissent et il ne reste que les poussières de ces nous deux qui filent entre les doigts. Alors on prend le taxi, on s'enfuit. On regarde couler la pluie sur les vitres, on voudrait faire le pitre mais on peine à y croire. On saute sur ses larmes dans les flaques de la nuit. Et il se met à pleuvoir. Alors dans l'obscurité, juste sous les réverbères, les arcs en ciel jaillissent et on arrive pas y croire.
Défoncé à coup de promesses merveilleuses on veut dégueuler son coeur mais même deux doigts dans la gorge ne suffisent pas.
Alors il y ceux qui ne veulent plus y penser, et ceux qui se contentent de batifoler en légèreté, et ceux qui cherchent, et d'autres encore qui attendent, que les papillons de minuit sortent de leur chrysalide et que le sang afflue dans les artères, et que vibre l'atmosphère, tambour battant, le palpitant qui s'emballe.
Les promesses silencieuses. Une petite fabrique à blessés qui continuent d'espérer qu'un jour, peut-être, derrière cette porte, dans ce train, tout au bout de ce verre de vin, avant que le vent ne les emportent, oui, viendra le jour où il croiseront ce quelqu'un nu et sans promesse.