Je ne sais pas si c'est l'effet Jack Bauer avec qui je passe 4 soirées sur 7 depuis le mois de décembre ou l'effet "carte UGC pas assez rentabilisée en 2010", mais force est de constater que je suis de moins en moins hermétique à ce genre de film d'action qui rêverait d'être un thriller psychologique à la Polanski !Quoiqu'il en soit, "Que justice soit faite" remporte une "bonne surprise" bien mérité et ce n'était pas vraiment gagné puisqu'a priori je ne vais pas voir les films qui portent un pareil titre ( "Law Abiding Citizen" en VO) et encore moins ceux dont l'affiche représente le visage très (très) fâché de Gerard Butler surmonté du buste au regard inquiet de Jamie Foxx.Mais voilà, quand la séance commence et que "Burlesque" est complet, faut bien se jeter dans une sale ( je rigoleuuu) ! Trêve de sarcasmes, "Que justice soit faite" c'est l'histoire d'un père de famille sans histoires qui survit au meurtre violent de sa femme et de sa fille sous ses yeux et qui se retrouve confronté dix ans plus tard aux assassins.
A cause de certaines ombres aux dossiers, le procureur en charge du procès craint de perdre et préfère transiger.Seulement pour Clyde Shelton (Gérard Butler) qui depuis le drame ne vit que pour ce jour, on ne transige pas avec les assassins et si le système est incapable de le comprendre, il rendra justice lui même et d'une façon pour le moins surprenante.Démarre alors une sorte de chasse à l'homme originale puisque Shelton depuis sa cellule déroule une série de plans puis machiavéliques les uns que les autres. Son objectif: faire tomber le système judiciaire américain et se servant de ses propres failles.
Shelton passe alors du statut de victime à celui de terroriste au prises avec le procureur Nick Rice (Jamie Foxx) à qu'il entend bien faire dire que la fin ne justifie pas les moyens.L'intrigue du film n'est pas vraiment originale et plutôt sans grand suspens mais j'ai trouvé que ce film maniait avec une habilité fort divertissante quelques classiques du cinéma américain à fortes têtes d'affiche tels que le duel psychologique (dans lequel Jamie Foxx s'était d'ailleurs fort bien illustré en compagnie de Tom Cruise pour "Collatéral") qui met en scène un bras de fer plus idéologique que physique et le "Buddy movie" inversé (Au fond Clyde Shelton et Nick Rice ont les mêmes valeurs, mais leurs choix respectifs vont les opposer de manière irrémédiable).
J'ai également aimé le timide questionnement sur le "sacrifice de soi au service des droits de l'homme" brillamment abordé dans "La vie de David Gale" mais qui porté par le film d'action est poussé à son paroxysme.Le choix de Gerard Butler est plutôt judicieux car il fallait justement un acteur suffisamment baraqué (il ne manque pas de nous le rappeler dans une scène de nu pour le moins inutile) pour jouer le prisonnier en électron libre mais à la tête de gendre idéal qui pourrait passer pour un ancien agent secret du gouvernement...L'action du film quant à elle se situe entre 24heures chrono pour le côté "les États-Unis ont finalement mis leurs avancées techniques au service du terrorisme" et Prison Break pour le côté "enfermé dehors". Au final rien n'est vraiment probable,mais les "nooooonnn!!!!" toutes les dix minutes ça fait un peu partie du charme du truc non ? Sinon pour la petite histoire qui rajoute du cachet au film , il a été tourné à Philadelphie, la ville dans laquelle fut écrite la Déclaration des droits par les Pères fondateurs, ville symbole de la défense des droits aux États-Unis.Je parle de bonne surprise mais j'oubliais que F. Gary Gary est celui à qui l'on doit entre autres "Braquage à l'italienne", "Le négociateur" ou "Le prix à payer" donc rien de surprenant à ce que Jamie Foxx soit venu le chercher avec ce scénario sous le bras.