PHIL
« Claudine, merci encore pour votre conversation animée. Je regrette de n’avoir pu accepter votre invitation à coucher chez vous et j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir très vite pour de prochaines réjouissances. » C’est bon, je l’envoie ?
DIANE
T’es fou, Phil !
PHIL
Go !
DIANE
Ah bien, bravo !
PHIL
Merde, j’ai oublié le é, ça fait jouissance à la place de réjouissance !
DIANE
Ca t’apprendra à draguer les vieilles à la sortie des enterrements.
PHIL
Excuse-moi, c’est elle qui a commencé.
DIANE
Oui et c’est toi qui as continué.
PHIL
Je t’assure, elle m’a sauté dessus avec son vison et tout son tralala à la sortie de l’église. Avec son air pincé de snob : « Qui veut venir avec moi au cimetière ? J’ai une place dans ma voiture. »
DIANE
C’est le botox qui fait ça.
PHIL
Quoi, le rentre-dedans ?
DIANE
Non, l’air pincé.
PHIL
Oh, la, la, j’ai bien cru qu’on n’allait jamais arriver à la tombe. « Non, Claudine, pas là. Je pense qu’il serait mieux d’aller sur la droite. » Et elle qui continuait : « Ah, vous êtes sur Paris ? Mais c’est formidable ! Avocat en plus ? Pas croyable, vous devez forcément connaître ma fille. Elle exerce aussi rue de Rennes. Pauline Dubonnet, vous la situez forcément… » « Oui, oui, et que pensez-vous si nous nous garions ? Là, oui, c’est parfait, attention à la voiture derrière ! »
DIANE
C’est peut-être une spécialiste qui écume les enterrements pour rencontrer des jeunes hommes fringants, de la chair fraîche, des hommes désespérés qui ont plus que jamais envie de baiser… La mort attire le sexe, c’est con mais c’est comme ça.
PHIL
Oui, enfin, il ne faut pas pousser mémé à la prostitution.
DIANE
Et pourquoi non ?