Magazine Humeur
Larmes de tendresse
Publié le 06 janvier 2011 par OrageLa fin de 2010 a été marquée par des deuils successifs. Le chagrin est-il le prix de l’amour? Et voilà que 2011 commence par un double au revoir. Coulent les larmes de tendresse.
Claudie est une femme étonnante. Elle était venue découvrir le Québec avec un groupe de Français qui, pour mieux palper le pouls du cœur de ce pays logeait de préférence dans les familles d’accueil. Ils appelaient cela «la nuit chez l’habitant». C’était en 1988. Après deux nuits à la Maison heureuse, Claudie n’a jamais rompu le lien, téléphonant et écrivant de sa Normandie, avec persévérance et indulgence pour mes longs silences.
En 2009, son petit-fils prévoit venir étudier un an à l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle me demande de veiller sur lui, du moins à son arrivée.
Alix et Hugues, MES enfants français
En fin de soirée, le 13 décembre 2009, Hugues et Alix arrivaient au terminus d’autobus de Chicoutimi. Ils ne savaient pas, et nous non plus, qu’ils repartiraient en janvier 2011, les bagages, et plus encore le cœur, beaucoup plus lourds que prévu.
Hier soir, l’au revoir était chargé d’émotion. MES, comme je les appelais, diminutif affectueux pour mes Français, retournent en France. En ce moment, alors que j'écris ce texte, ils traversent la Réserve faunique des Laurentides. C’est un fils et une fille qui s’éloignent. Sur mon mur, j’ai épinglé leur promesse d’un retour.
Ce 6 janvier 2011, j'ai enlevé et rangé les décorations de Noël de l'arbre que nous avons paré, Alix, Hugues et moi, le 10 décembre dernier. Nostalgie! Je me dis que ce nœud à la gorge est quand même douloureux. Ils nous manquent déjà. C’est le prix de l’amour. De les connaître, je me dis que ça vaut ce prix.
Demain, je laisserai grandir l’espoir et la joie anticipée dans l’attente de ce moment où nous irons les accueillir… un jeudi futur.
Hugues et Alix incarnent ce qui est important pour moi. Quand l’indignation, l’incompréhension et la déception s’emparent de mes pensées confrontées au cynisme des «administrateurs» de la politique, de l’économie et de la société, je regarde la vie autour de moi. La vie, c’est chaque être aimé. Ils sont la source de mes joies, de mes courages, de mes défis, de mes combats. Mes amours m’habitent, m’animent, m’attirent vers les sommets. ***