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Modification butorienne.

Publié le 17 mai 2007 par Atlas
   Le Nouveau Roman est mérité sans contestation, comme appellation, à ces œuvres qui ont modifié aux goûts contemporains l’expression de la réalité humaine. Héritière d’une tradition littéraire et d’une richesse thématique fort impliquante, ‘la modification’ s’octroie, étant l’une d’elle, un statut protéiforme. Son auteur poussa les descriptions à la Balzac et les insufflations de vérités, tant biographiques que valides à l’échelle de l’espèce, à un maniérisme en montage dans l’unique but, appert-il, de faire contenir dans La modification ce monde qui nous interpelle. Philosophe, Michel BUTTOR ajoute même une autre dimension à ses manières : historique d’une part, pour l’emphase de l’aspect ‘réalité’, et mythologique d’une autre, comme pour s’incliner devant l’authenticité des premières formes philosophiques du contenu, quoi que la réelle version se décompose dans sa modification. Le mythe n’est il pas ce récit irréel qui raconte des réalités ? Sinon, que vient ajouter la citation d’Orféo, d’Enéide et consort, au cours de cette existence en question que ce voyage, ouvertement dérouté, ne sert qu’à se demander sur tant de ses manifestations? Nulle méchanceté ordinaire ne motive le passager à faire de ceux qui lui partagent le compartiment des personnages d’ordre de Charon, Sibylle, guide bleu, etc. Léon se voit donc membre de ce destin, par sa culture en la matière d’abord, notamment les représentations mythiques, et par la conformité de son expérience aux concepts relatifs préétablis. Il est un nœud crucial dans la modification cette conscience prise sous l’harcèlement de la fatigue et l’usure des sentiments que Léon fait illustrer par une représentation empruntée, dont il profite des grandes lignes : Le compartiment qui devient une grotte où le respire infernal de la vielle n’est trop différent des gémissements de l’enfer roulant où il descend effectivement et malgré lui, et d’où il ne souhaite - affirme-t-il - qu’en ressortir, tellement il est sûr qu’il est vain de cerner par, une raison quelconque, son existence branlée. N’a-t-il pas refusé de remplir les questions de la Sibylle ? Ainsi s’effectue, comme par rapport à plusieurs retours à la mythologie, ce passage volontairement imparfait, de l’énoncé écrit aux images qui font partie d’une culture présente par voie de conséquence dans une œuvre aussi richement soutenue que cela fait du nom de son créateur, Buttor, moins un sobriquet qu’un dieu manipulant La modification du sort des lectures de son roman.

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