Dissertation du jour

Publié le 13 janvier 2011 par Paulo Lobo
Mécréant, penses-tu vraiment que tu t'en tireras à bon compte? Tu passes un coup de peinture et tu essayes de cacher ton vice viral. Mais les yeux invisibles ne sont pas dupes. Ils ont des lunettes qui voient au-delà des apparences. Les yeux sont partout, même dans les bas-fonds les plus sordides, même dans les manoirs les mieux cachés, même dans les coffres les plus privatisés. Les yeux sont greffés dans ta tête, dans ma tête, dans la tête de tout le monde. Une sale bête terrée dans les sables muants de la plage crânienne. 
Mécréant, ta victoire est vaine. La mort t'attend, comme elle nous attend tous. Tu sais bien aussi - ou peut-être n'y songes-tu pas, englué que tu es dans la suffisance de ton compte en banque - qu'il y a pire que la mort: ce qui la précède. La lente dégradation du corps. Le flètrissement de la peau. L'ankylosation des sens. 
J'ai connu un super-héros à la retraite un jour, il me racontait que lui non plus n'avait pas échappé à l'affaiblissement de l'être. Il avait perdu ses super-pouvoirs, malgré son assurance vieillesse et les opérations au bistouri. Il était désemparé et regardait à longueur de journée les films de son passé.
Mécréant, où sera ta gloire quand tu n'auras plus de dents? 
La dissertation du jour, tu l'as compris, avait pour thème "peut-on échapper aux affres de la déchéance et de la mort?". J'ai essayé de traiter le sujet avec chaleur et amabilité, sans oublier un zeste d'humour acidulé. J'espère que ma rhétorique vous a paru claire et agréable, et qu'elle vous aidera à passer une bonne journée.