Deuxième partie de cette curieuse nouvelle commencée ICI
La sonnerie de son portable le ramène dans son univers et c’est avec soulagement que son regard fait le tour de son salon à la décoration sobre mais luxueuse, avant de décrocher.
- - Alors ? prononce une voix à la douceur trompeuse.
Il l’entend et sa main libre vient aussitôt frotter son entrejambe, sa femme continue de l’exciter furieusement, même à distance. Il tuerait pour elle…
- - Blonde, un peu boulotte mais jolie. Si elle s’était donné la peine de faire un régime, je crois que je ne l’aurais pas remarqué. Dommage.
- - Et sinon, elle est comment ? s’impatiente son amante.
- - Une vraie garce ! Une pourriture de haut vol ! Il m’a fallu deux mois pour la choper mais je ne le regrette pas ! La première fois, quand elle s’est assise à deux tables de la mienne, j’ai tout de suite su que ce serait elle. Elle ne vient au café que quelques jours par semaine, le matin vers dix heures, tu vois. Toujours à la même place, pratique en plus… Bref, tu vas l’adorer, elle est tellement haïssable que l’éliminer relève de la survie de son entourage ! Je l’ai même enregistrée quand elle déblatère, tu devrais écouter, putain, elle en est presque géniale !
- - Guillaume, tu sais que je ne veux pas savoir…
- - Il le faudra bien pourtant… On pourrait passer à autre chose, tu ne crois pas ?
Le silence qui s’installe lui fait espérer un court instant que la délivrance est proche, il la sent fléchir… Il va parler quand elle le devance :
- - Non, je ne crois pas non… On en a besoin, tous les deux, tu le sais bien. Qu’est-ce qu’elle disait déjà ta vieille ? On a que ce que l’on mérite, non ?
A l’évocation de la mère de son père, l’odeur du thé envahit soudain toute la pièce, il se lève, ouvre grand les fenêtres, l’air frais lui remet aussitôt ses idées noires en place.
- - Tu as raison ma belle ! On ne va pas s’attendrir sur cette conne ! Je ne l’ai pas choisie au hasard celle-là…Elle ne manquera à personne, bien au contraire ! Je vais te l’amener, laisse-moi encore quelques jours… Quatre mois sans toi, c’est trop long !
- - On sera tranquilles pendant un moment après, ça nous fait toujours cet effet-là, dit-elle dans un soupir.
- - Et si, cette fois, c’est moi qui le faisais ?
A l’autre bout du fil, la femme sourit à son reflet, le désir violent qu’elle éprouve pour lui la parcourt lentement, se répandant dans son bas-ventre dans une telle explosion qu’elle se cambre de plaisir et de douleur mêlés. Enfin ! Enfin le voici qui la rejoint pleinement, entièrement, elle attend depuis si longtemps…
- - Oui… répond-t-elle calmement.
- - Je viendrai avec la fille Lundi, dit-il avant de raccrocher.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, la femme repose lentement le combiné et se verse une tasse de thé dans un nuage de lait : Bientôt, il tuera pour elle.
Et c'est comme cela que ça se termine? Humm... Une suite s'impose, dans un futur de proche à lointain....