Comme ce mois-ci, je suis Fleur Bleue et je l’assume, je me dois de vous faire une citation thématique, évidemment ! Un poème de John Keats (qui a donné son nom au dernier film de Jane Campion Bright Star – z’avez pas vu ? faut le voir, mais c’est triste, hein, faut dire que la vie de Keats était pas surper joyeuse)
Bright star, would I were stedfast as thou art– Not in lone splendour hung aloft the nightAnd watching, with eternal lids apart,
Like nature’s patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth’s human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors–
No–yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow’d upon my fair love’s ripening breast,
To feel for ever its soft fall and swell,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever–or else swoon to death.
La traduction (ça vaut ce que ça vaut, mais y’en a qui lise pas l’anglais)
Brillante étoile ! Que ne suis-je comme toi immuable,
Non seul dans la splendeur tout en haut de la nuit,
Observant, paupières éternelles ouvertes,
De la nature patient ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes dans leur tâche rituelle,
Purifier les rivages de l’homme sur la terre,
Ou fixant le nouveau léger masque jeté
De la neige sur les montagnes et les landes-
Non-mais toujours immuable, toujours inchangé,
Reposant sur le beau sein mûri de mon amour,
Sentir toujours son lent soulèvement,
Toujours en éveil dans un trouble exquis,
Encore son souffle entendre, tendrement repris,
Et vivre ainsi toujours-ou défaillir dans la mort.