Alors que les jeunes patriotes multiplient des actions contre l’ONUCI à Abidjan, l’UE vient de décider, ce vendredi, le gel des avoirs des proches du président sortant, Laurent Gbagbo. C’est une liste de 84 personnes qui a été rendue publique. Selon une source diplomatique, la dernière chance du président sortant ivoirien est fixée à dimanche, pour qu’il remette pacifiquement le pouvoir à Alassane Dramane Ouatarra.
Ce gel dont nous ne connaissons pas les paramètres concernerait des avoirs de « 11 entités » économiques notamment dans le secteur portuaire et des médias. Ceci implique-t-il que la Côte d’Ivoire sera privée partiellement ou totalement d’exportations ? Nous n’en savons rien mais, c’est finalement la population, la plèbe, qui en pâtira, d’autant plus que les nantis sont toujours à l’abri de pareilles sanctions.
On parle de dernière chance dimanche puisque le Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l’Union africaine, doit se rendre en Côte d’Ivoire. Selon un bilan de l’ONU publié jeudi dernier, la crise postélectorale a fait au moins 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques sans lien direct avec l’affrontement politique. Néanmoins, selon toujours des sources diplomatiques, il est grand temps, d’arrêter l’hémorragie, avant qu’il ne soit trop tard.
Le camp Ouatarra semble désormais privilégier la force pour déloger le président Laurent Gbagbo. Est-ce la solution ? Je ne le crois pas personnellement. Mais que peut-on faire face l’autisme dont l’unique centre d’intérêt est le pouvoir ? J’avoue ne pas avoir de réponse. Mais est-il intelligent de vouloir mourir en martyr ? Un héros mort- a dead hero-, interesse-t-il vraiment encore quelqu’un ? « La Patrie où la Mort », expression chère à Fidel Castro et devise de Cuba s’applique-t-elle à Laurent Gbagbo ? Même pas peur ? Des hommes d’Eglise et de nombreux officiers, semble-t-il, sont entrain de lâcher l’homme qu’ils ont toujours soutenu, Laurent Gbagbo. Chant du cygne ? Sursis ?
La peur des Ivoiriens est légitime. Celle-ci est normale dans la mesure où le changement fait toujours peur et personne n’aime l’incertitude. Alors qu’une rumeur infondée indique que le président Alassane Dramane Ouatarra est hospitalisé à Paris depuis le 8 janvier dernier alors qu’il était hier sur Canal+ où il répondait à une interview de Michel Denisot enregistrée hier au Golf hôtel d’Abidjan, l’heure est grave. C’est ainsi que son premier ministre Guillaume Soro a déclaré aujourd’hui: « Imaginez que la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) n`envoie pas de troupes: vous croyez que M. Gbagbo pourra diriger ce pays sans des dégâts humains infiniment supérieurs? Vous pensez que nous resterons les bras croisés sans exercer notre légitime défense? Ce sera la guerre, et tout vaut mieux que la guerre ».
Pauvre Côte d’Ivoire !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !