Une lectrice, Emmie Bergeron, m'a écrit ceci:
«Je voulais te dire que j'adore vraiment ta série Le Cratère! Je suis déjà rendu à ton 4ième qui attend patiemment dans ma bibliothèque! Je suis déjà accro... Hihihi :) Je voulais premièrement te féliciter pour ces beaux romans que tu nous donne la chance de dévorer avec plaisir mais aussi j'avais une petite question!
La voici: Quand tu commences à écrire ton livre, en connais-tu déjà la fin ou bien elle te vient en écrivant?»
MA RÉPONSE:
Merci pour tes beaux mots, Emmie. Comme on dit: ça réchauffe le coeur de l'écrivain!
Alors... Est-ce que je connais la fin d'un roman au moment de le commencer?
Je te dirais que j'ai un squelette avant de commencer (le squelette de l'histoire, on s'entend, je n'ai pas un squelette dans mon bureau).
Je compare ce squelette à une sorte de carte routière.
Avant de partir en voyage, on consulte une carte routière pour prévoir le chemin à prendre. Oui, je suis conscient qu'aujourd'hui on utilise un GPS... mais bon... Imaginons qu'il n'y a pas de GPS.
Une carte routière nous indique le chemin à prendre, mais c'est en partant en auto qu'on découvre les
obstacles de la route, le trafic, les paysages. Une tempête de neige peut nous forcer à ralentir. De la construction peut nous forcer à modifier notre trajet.C'est sur la route que son voyage se vit. C'est aussi en écrivant qu'une grosse partie de son histoire se construit. On a beau vouloir prévoir la fin et tout, une fois qu'on se met à écrire, de nouvelles (et souvent meilleures) idées surgissent. On invente des personnages, on découvre qu'ils sont vraiment intéressants et on décide de faire un plus long bout de chemin avec eux. En cours d'écriture, un paquet d'incidents nous éloignent de l'histoire qu'on avait prévue au départ.
Un exemple. Je suis en train d'écrire le tome 6. Dans mon histoire, j'ai prévu une portion qui se déroule en Afrique. Comme je ne suis jamais allé en Afrique, je suis allé prendre un café avec une amie qui revient tout juste du Burkina Faso. Elle m'a parlé en détail de ce qu'elle a vu là-bas et paf! Ça m'a inspiré une nouvelle fin pour mon histoire.
Écrire un livre, c'est vraiment un voyage. Et je conseille de ne pas trop préparer ce voyage avant de partir... Parfois, c'est plus amusant de laisser la carte routière dans le coffre à gants... et de se laisser porter par la route!